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Grand Angle

RNI : Aziz Akhannouch chargé de donner un nouvel envol au parti de la Colombe

L'ère Mezouar touchant à sa fin, c'est Akhannouch qui devra prendre les commandes du RNI. Sous la présidence du premier, la Colombe aura perdu beaucoup de plumes.

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Aziz Akhannouch et Salaheddine Mezouar à Marrakech / Archive - Ph. blog Ibnkafka
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Le RNI a un nouveau président par intérim en la personne d'Aziz Akhannouch. Le bureau politique du parti a finalement accepté la démission de Salaheddine Mezouar. Un congrès extraordinaire est prévu le 29 octobre pour élire le successeur de l’actuel ministre des Affaires étrangères. L’heureux élu sera l'ancien RNIste Akhannouch. C’est d’ailleurs sous la bannière de la Colombe qu’il était entré au gouvernement Abbas El Fassi en 2007 chargé du département de l’Agriculture et de la pêche maritime. Un poste qu’il a continué à occuper, faisant fi des alliances politiques au sein du gouvernement.

Qu’apportera ce retour au RNI ?

En 2012, Aziz Akhannouch avait quitté le RNI pour intégrer l’équipe d'Abdelilah Benkirane. Il avait rejeté la décision de Salaheddine Mezouar de basculer dans les rangs de l’opposition à l’issue des résultats des législatives du 25 novembre 2011 ayant donné la victoire au PJD. Néanmoins, la direction du parti avait refusé sa démission.

Ce retour au bercail devra profiter à la Colombe. L’homme, réputé proche du Palais, jouit d’une popularité certaine, notamment auprès des décideurs économiques et des leviers politiques affirmés dans sa région du Souss. D’ailleurs, aux législatives du 7 octobre, il n'a pas hésité à apporter son appui aux candidats du RNI et du PAM dans son fief électoral.

Enfin, l’apport financier et médiatique à la machine du parti n'est pas à négliger. Akhannouch est la tête du groupe Caractère, éditeur de quatre publications papier : le quotidien Aujourd’hui le Maroc, l’hebdomadaire La Vie éco et deux mensuels, Femmes du Maroc et son pendant arabophone. A cela s’ajoute des participations dans d’autres médias. Pour mémoire, le dernier organe de presse du RNI, le quotidien arabophone Achourouk, était entièrement financé par Akhanouch avant de mettre la clé sous le paillasson en 2012.

Quelles conséquences pour le gouvernement Benkirane ?  

Cette succession à la tête de la Colombe ne constitue pas une surprise. Les partis dits «administratifs» ont souvent eu recours à ce genre de procédé. En févier 2012, Mustapha Bakkoury était élu secrétaire général du PAM alors qu’il n’était même pas membre du Tracteur. Comme au PAM, des considérations extérieures au RNI imposent leur dictat sur l’ensemble des instances de la formation.

L’arrivée d’Akhannouch aura-t-elle un impact sur la formation du gouvernement Benkirane III ? Sans aucun doute. Ainsi, la question relative à la participation du RNI au prochain exécutif a été reportée à une réunion de son conseil national, dont la date n’a pas été annoncée. Et pourtant, il ne reste à l’échéance du congrès extraordinaire que deux petites semaines pour élire le successeur de Mezouar.

Et le temps presse pour la Colombe. Ce retard dans la prise de décision pourrait bénéficier à d'autres prétendants tels que l’Istiqlal, le Mouvement populaire ou, dans une moindre mesure, l’USFP. Hier soir, le bureau politique du MP a d'ores et déjà donné son accord pour une éventuelle participation au gouvernement Benkirane.

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