Tout a commencé lorsque des anti-manifs ont décidé de creuser dans la vie privée des jeunes initiateurs du mouvement du 20 février. A défaut de se limiter à combattre leurs arguments invitant les Marocains à sortir dans la rue, les anti-manifs ont mis en ligne des vidéos et des photos pour décrédibiliser certains des membres du mouvement.
A défaut d'arguments, des attaques personnelles...
Rachid Antid alias Spirit-Zata, l’un des initiateurs du mouvement Facebook pour les manifestations, a été traité de tous les noms d’oiseaux avant son volte-face où il annulait sa participation aux marches du 20 février. De même pour Nizar Bennamate, dont les images le montrant dans une église circulent sur la toile. Il lui est également reproché son appartenance au MALI (Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles) qui avait organisé en septembre 2009 un déjeuner collectif durant le ramadan.
Les auteurs de ces accusations ont pris la peine de faire des recherches sur la vie privée de ces personnes (et de beaucoup d'autres) dans le but de les discréditer. Une grande partie des discussions Facebook et sur les forums se sont centrés sur ces questions. Les jeunes du 20 février s'en sont d'ailleurs plaints à plusieurs reprises.
...qui visent les deux camps
Ils ne sont pas les seules victimes de ce type d'attaque. Recemment, le tir est parti dans l’autre sens. Difficile de dire qui est derrière ces basses attaques mais elles visent directement la famille Fassi.
Sur le site arabophone Hibapress.com, des photos personnelles de deux jeunes filles, qui seraient celles de Yasmina Baddou, ministre de la santé étaient montrées dans le cours de la journée de mercredi 2 mars avant que les plus polémiques ne soient retirées en fin de journée. Sur ces images on voit ces filles discuter avec leurs petits copains et tenant des verres que l’auteur de l’article dit être de l’alcool. Le message : montrer les photos des enfants de ministres pour viser les parents.
Les critiques sur la vie privée prennent le dessus sur l’essentiel : le débat sur les motivations des uns et des autres. Cela révèle l’immaturité de certains acteurs, ou du moins leur manque de sérieux. Le risque est que de tels propos noient le débat de fond pourtant primordial.