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Grand Angle

Enseignement : L’école marocaine manque de 30 000 enseignants

Les 6 951 351 élèves marocains, du primaire au lycée, seront à l’étroit cette année malgré les classes vacantes. En cause, le déficit flagrant d’enseignants qui ne seront que 210 367 cette année. Passage en revue d'une année scolaire qui démarre mal, du ministère de l’Education nationale jusqu’aux bancs des écoliers.

Publié
Une manifestation de la Fédération nationale de l'enseignement devant la direction provinciale de Mohammedia, jeudi 29 septembre 2016. / DR
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Bien que 9 583 nouveaux professeurs diplômés des centres pédagogiques régionaux aient rejoint l’année scolaire 2016-2017, d’après le ministère de l’Education nationale et de la formation professionnelle, cela reste insuffisant. Plus de 15 000 d'entre eux ont été autorisés à opter pour la retraite anticipée des enseignants, répartis sur 12 académies régionales d'éducation et de formation. Les syndicats d’enseignants sont unanimes : quelque 30 000 professeurs sont nécessaires pour combler le manque existant. Le département de Rachid Belmokhtar fait savoir que les mesures pour l’année prochaine n’ont pas encore été décidées. Il faut d’abord assurer des enseignants pour toutes les classes cette année.

37 élèves pour des classes techniques

«J’ai entre 38 et 48 élèves par classe, parfois même 50. Ce n’est pas normal, surtout pour les classes techniques (électricité, mécanique, entre autres, ndlr) qui ne dépassent généralement pas vingt élèves. Désormais, on parle de 37 élèves pour ces classes là, témoigne Amine, professeur d’anglais. Quatre professeurs ont quitté le lycée où j’enseigne sans qu’ils soient remplacés. Toute la structure de l’établissement est déséquilibrée. Lorsque l’effectif d’apprenants dépasse de loin le nombre de professeurs, cela créé de l’entassement. Calculez : un professeur  se réserve 10 minutes de parole et répartit les 50 restantes sur les 40 élèves. On ne peut donc plus parler d’efficacité ou de qualité.»

Un grand nombre de professeurs prennent leur retraite ou choisissent une retraite anticipée, leur remplacement est en deçà de l’effectif nécessaire, estime pour sa part Abdellah, président de l’association de parents d’élèves d’un lycée à Casablanca. «Le ministère a dû répartir les classes restées sans professeurs sur les autres. L’entassement n’a pas pu être évité malgré le recrutement des 10 000 professeurs stagiaires. Si les professeurs pouvaient maintenir de la discipline pendant les cours, le problème aurait pu être géré. Des élèves attentifs et un professeur exigeant pourraient passer, outre l’entassement dans toutes les branches», juge-t-il.

Les enseignants voient leur carrière s'assombrir

Le président de la Fédération nationale de l’enseignement affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), Mohamed Khoufeify, interrogé sur la crise actuelle des enseignants, constate que «l’entassement a battu tous les records cette année dans toutes les académies du royaume». Une école à Mohammedia a atteint 84 élèves par classe, abonde-t-il. Le départ en retraite anticipée, principale cause de ce problème, s’explique selon lui par la peur des enseignants qui voient leur carrière s’assombrir avec la réforme des retraites, dont un projet est encore dans le circuit parlementaire, et qui fixe l'âge de retraite dans la fonction publique à 62 ans au départ, qui va crescendo jusqu’à 65 ans.

Le ministère de tutelle n’a pas pris les mesures nécessaires pour prévenir la crise actuelle, où les élèves en cycle primaire sont les plus affectés. Le président de la Fédération tient aussi à souligner le manque de coordination entres les différentes délégations. Dans le périmètre du Grand Casablanca, le quartier de Bernoussi souffre d’un déficit grave alors que la direction locale d’El Jadida Sibennour a un énorme surplus de professeurs. «Il faut de la souplesse et de l’audace pour assurer l’équilibre entre les délégations régionales, sans brusquer la délocalisation des professeurs», conclut-il.

politique d'échec
Auteur : nada198801
Date : le 01 octobre 2016 à 17h50
Si les professeurs pouvaient maintenir de la discipline pendant les cours, le problème aurait pu être géré. Des élèves attentifs et un professeur exigeant pourraient passer, outre l’entassement dans toutes les branches », juge-t-il.


Venez dans les classes de 80 ou de 60 et maintenez l"ordre et après parlez. ce n'est pas une question du savoir faire du professeur. Dans les matchs, les policiers avec leurs armes et tout ne peuvent pas contrôler la masse. Alors cessez de proposer des solutions au dépend des professeurs.
Mauvais chemins
Auteur : sidi_babar
Date : le 01 octobre 2016 à 09h35
Apres 60 ans du départ du protectorat français et espagnol , c'est pays le Maroc, continue a ignorer l’éducation de plus défavorises. Il faut appeler les choses par son nom, il n'y pas une volonté de changement de la part du Makhzen et oui
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