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Grand Angle

Habitat durable : Un secteur propice à l'investissement

L’habitat durable, présenté comme un secteur prometteur, compte plusieurs cordes à son arc. Le pays étant confronté à un taux d’urbanisation élevé, les villes sont de plus en plus prisées par les populations rurales. D’où l’importance de construire des bâtiments adaptés à ce phénomène, respectueux d’un environnement déjà saturé.

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« Le Maroc bénéficie d’un potentiel solaire et éolien important, estimé à 40 % dans le domaine du bâtiment », commente Majida Ouardighi, directrice technique au ministère de l’Habitat et de la politique de la ville. / DR
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Un habitat «durable» économe en énergie, c’est bien. S’il intègre dans son sillage l’ensemble des étapes de construction, c’est mieux. Le très attendu rendez-vous environnemental qu’hébergera Marrakech du 7 au 18 novembre l’a bien compris. La COP 22 connaîtra en effet la tenue d’un nouveau «Buildings Day» pour présenter les nouveautés opérées dans le secteur de l’habitat.  

La réalisation la plus ambitieuse dans ce domaine reste sans conteste la Ville verte de Benguerir, idéalement située à une trentaine de minutes de Marrakech, contre un peu plus d’une heure de Casablanca. D’une superficie de 1 000 hectares, elle doit accueillir 100 000 habitants. Présentée comme le fleuron de l’habitat durable au royaume, la Ville verte, dont l’édification a été confiée au tout-puissant Office chérifien des phosphates (OCP), a plus d’un tour dans son sac : le cahier des charges requiert une gestion responsable de l’eau avec la mise en place d’un double circuit (eau potable-eaux grises, stockage des eaux de pluie, recyclage des eaux usées), l’usage des techniques de valorisation des déchets par les filières appropriées et le recours aux énergies renouvelables et propres (éolienne, solaire, biomasse). La cité écolo, pionnière en Afrique, convoite même la certification Leed for Neighborhood Development (LEED ND), label de niveau international qui prend en compte une croissance «intelligente», le concept de «nouvel urbanisme» et la construction de bâtiments durables.

Un taux d’urbanisation de 68,5 % d’ici à 2050

Loin de se cantonner à cette Ville verte, le domaine de l’habitat offre plusieurs opportunités d’investissement. «Le Maroc bénéficie d’un potentiel solaire et éolien important, estimé à 40 % dans le domaine du bâtiment», commente Majida Ouardighi, directrice technique au ministère de l’Habitat et de la politique de la ville. Sans compter que des vides restent à être comblés. En 2015, le déficit en logement au Maroc se situait autour de 600 000, d’après le Matin. C’est surtout au niveau du segment du logement destiné à la classe moyenne, encore peu développé au royaume, qu’il faut être «rigoureux au niveau du respect des normes du développement durable», recommandait Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat et de la politique de la ville, lors de la 48e conférence du Réseau habitat et francophonie l’an dernier. D’autant que l’habitat est vorace en énergie : il se taille 36 % de la consommation énergétique totale du pays, contre 29 % pour le secteur résidentiel.

Les experts recommandent par ailleurs de conjuguer droit au logement et impératifs de protection environnementale. Selon le prisme à travers lequel elle est perçue, l’urbanisation, galopante au Maroc, peut être à la fois une menace ou une opportunité, juge Badr Kanouni, président du directoire d’Al Omrane. En 2016, le taux d’urbanisation plafonne à 60,5 %, soit 4 % de plus qu’il y a dix ans. Principales raisons, l’exode rural, le reclassement de certaines localités rurales et l’extension du périmètre urbain. D’ici à 2050, il s’élèvera à 68,5 %, d’après les données du Haut-Commissariat au plan (HCP).

Une plate-forme tournée vers les intéressés

Généreux envers l’environnement, le bâtiment durable plaide aussi en faveur de l’économie nationale. Pour mettre à profit cette charnière d’investissements, la première plateforme du réseau Construction 21, dédié à la transition environnementale du bâtiment, a été lancée en 2014 au Maroc : cluster EMC (Efficacité energétique des matériaux de construction).

Celle-ci prévoit d’offrir aux professionnels marocains un espace d’information et d’échange sur les sujets de la construction durable, mais aussi un outil de promotion de l’innovation à échelle internationale. Comptant déjà 10 plateformes, le réseau ambitionne en effet de se déployer sur 50 pays d’ici 2020, notamment au Maghreb et en Afrique. Son objectif ? Mutualiser des compétences dans le domaine de l’efficacité énergétique des matériaux de construction. Bon vent à l'habitat durable au royaume, donc.

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