L'ambiance était mitigée, ce vendredi matin à 10h, quand un petit groupe s'est formé devant le consulat de France à Casablanca en brandissant des pancartes. Il y avait eu, au préalable, trop de déceptions et de non-réponses de la part des autorités européennes, françaises et espagnoles. Le plus petit du groupe, Franci, voulait donc faire passer son message : «Affaire éléphantesque ! C'est pour quand la liberté ???»
Franci est le fils de Joy et de Candy Gartner. Joy est bloqué depuis des mois au Maroc, avec ses 4 éléphants de cirque. Parti de France pour la Tunisie en 2006, il a tenté de rentrer en France mi 2010, mais l'entrée des éléphants en Europe a été refusée. Il a alors décidé de venir au Maroc, se rapprochant ainsi de l'Espagne, où le port d'Algéciras devait accueillir ses éléphants. Mais là encore il a été déçu : à la dernière minute, passage refusé.
Lueur d'espoir...
Pourtant, ce vendredi, un premier pas semble avoir été franchi vers le déblocage de la situation. Les quelques 15 personnes présentes devant le consulat français de Casablanca auront suffi pour obtenir un entretien avec le consul. Ce dernier se serait intéressé au dossier, aurait demandé tous les détails. Il a promis de s'entretenir avec les acteurs concernés en Europe : le consul espagnol, la délégation de l'Union Européenne et les ministères français. Un premier pas vers une prise en compte de cette situation très particulière qui a toujours fait défaut jusqu'à présent.
…pour sortir d'une situation absurde
Car l'histoire est absurde. «Quand ils sont sortis d'Europe, explique Mme Baron, bénévole et présidente de l'Union marocaine pour la protection des animaux qui soutient Joy à Casablanca, la réglementation européenne en vigueur les autorisait encore à revenir.» En mars 2010, cependant, la liste des pays d'où peuvent venir des ongulés a été établie par l’Union Européenne et ni la Tunisie, ni le Maroc n'y figurent.
«En conséquence, il semble que la seule solution valable soit le transit de six mois, en Croatie mais, comme vous le notez avec pertinence, seulement si ce pays est prêt à accepter ces animaux», estime un fonctionnaire de la Commission européenne, dans un courrier adressé à Joy Gartner. Autre alternative, le circassien souhaiterait que ses 4 éléphants passent leur quarantaine obligatoire dans les ports de Marseille ou Algésiras. «Joy ne serait jamais parti de France s'il avait su qu'il ne pouvait pas revenir», souligne Mme Baron.
Avant d'être reçu par le consul, Joy Gartner avait lancé, à moitié sérieux : «Si on n'a pas de résultats, on revient avec les éléphants». Une option qui ne sera peut-être plus nécessaire après ce sit-in réussi.