Un troisième parent d’élève s'est récemment vu interdire l’entrée d'une école primaire dans le centre d'Annecy (Auvergne-Rhône-Alpes), rapporte le Dauphiné. En traversant la cour de l’école le jour de la rentrée scolaire le 1er septembre dernier, N.B, cette maman française et musulmane, arbore un simple foulard. Elle est interpellée par un autre parent d’élève qui lui demande de quitter l’établissement sous prétexte que le port du voile est un signe ostentatoire religieux et que la loi française interdit de le porter à l’école.
L’homme, qui se définit en tant que citoyen français, connaît pourtant mal la loi de la République : le port du voile traditionnel (contrairement au niqab ou à la burqa) dans les lieux publics n'est pas interdit. Il l'est en revanche pour les agents des services publics, conformément au principe de laïcité. En outre, l’homme en question n’est pas détenteur d’une autorité pour faire appliquer la loi. La police, appelée sur les lieux ainsi que le maire d’Annecy, Jean-Luc Rigaut (UDI), qui effectuait ce jour-là la tournée des écoles, l’ont rappelé à l’ordre.
N.B, cheffe d’entreprise, bien intégrée à Annecy où elle est née, a décidé de porter plainte la semaine dernière pour atteinte à la considération et à l’honneur. «J’ai été blessée et choquée par cette intervention qui s’est faite devant mes enfants. Et j’ai eu peur que quelqu’un de plus violent m’agresse. (...) J’ai déjà été quelquefois victime de réflexions racistes. Je les ai gérées seule et je ne suis pas dans la victimisation. Mais là je me suis vraiment sentie humiliée en public et devant des enfants. Je ne veux pas laisser passer ça, j’en fais une question de principe», a-t-elle déclaré.
Cette humiliation en public, elle l’a fait entendre en écrivant aux ministères de l’Éducation nationale et de l’Intérieur.