Catherine Graciet et Eric Laurent, les deux journalistes français poursuivis pour tentative de chantage contre le roi Mohammed VI ont marqué un point mardi devant la plus haute juridiction française, annonce aujourd'hui la presse française, relayant une dépêche de l’agence AFP.
Selon cette source, la Cour de cassation a remis en cause deux enregistrements clé pour la procédure, jugeant illégale la réalisation de ces sonores. «C'est peut-être un tournant pour les deux journalistes français poursuivis pour tentative de chantage sur le roi du Maroc», estime le Figaro.
Un jugement suite à une saisie par les deux journalistes qui affirment que les enregistrements «avaient été menés avec la participation indirecte des enquêteurs français sans le consentement des intéressés». La Cour a donc considéré que cela «porte atteinte aux principes du procès équitable et de la loyauté des preuves».
Eric Moutet, avocat de Catherine Graciet a salué une «grande victoire» alors que Jérémie Assous, avocat d'Eric Laurent a estimé que «la Cour de cassation sanctionne la manipulation et le piège mis en œuvre par les plaignants».
Catherine Graciet et Eric Laurent sont soupçonnés d'avoir voulu extorquer de l'argent au roi du Maroc en échange de l'abandon d'un livre censé contenir des révélations gênantes pour Rabat. Les deux journalistes avaient été enregistrés lors d'entrevues avec l'avocat Hicham Naciri : les deux premières fois avec Eric Laurent seul, la troisième fois en présence également de Catherine Graciet. Ils avaient tous deux été interpellés au sortir de ce dernier entretien, le 27 août 2015, avec 80 000 euros en liquide dans les poches. La chambre de l'instruction avait rejeté leur demande d'annulation de ces deux enregistrements le 26 janvier 2016, sur lesquelles repose une bonne partie de la procédure.