La deuxième audience du procès 2M contre Abou Naïm, qui s’est ouverte hier à Casablanca, est reportée au 17 octobre. Le salafiste est poursuivi pour «diffamation». Il avait accusé, dans une de ses multiples vidéos, la chaîne officielle d’être un média «sioniste».
A la veille de sa comparution devant la justice, le salafiste a choisi de revenir à la charge avec une nouvelle vidéo de plus de 17 minutes postée sur YouTube. Un message adressé particulièrement à ses opposants pour leur dire qu'il n’a pas l’intention de modérer ses opinions. En témoigne l’intitulé de sa vidéo «Décidé à poursuivre notre action». Il maintient ainsi ses «accusations» contre 2M, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia de travailler pour un «agenda sioniste».
Un discours résolument antisémite
Mais cette fois, il a tenu à élargir sa liste pour inclure Medi1TV et Mohamed Tijini, l’animateur de l’émission de débat politique «Invité d’Al Aoula», diffusée chaque mardi soir sur la première chaîne. Ce dernier a eu son lot d’insultes, au même titre que le militant amazigh Ahmed Assid ou Driss Lachgar de l’USFP, parce qu’il a exhumé des enregistrements vidéos de Hammad El Kabbaj dans lesquelles il priait Dieu de venger les Palestiniens en exterminant les juifs.
Des vidéos qui ont fait le tour de certaines rédactions en Belgique au point que la RTBF a interpellé le ministre des MRE, Anis Birou, qui effectuait une visite de travail dans ce pays, sur les positions radicales de l'ancien candidat du PJD aux législatives du 7 octobre.
Les positions radicales d’Abou Naïm vont crescendo, l’homme étant résolument décidé à «poursuivre son jihad». Fort de ses convictions et surtout de ses relais, dans un discours foncièrement antisémite, il a répété des propos tenus traditionnellement par les extrémistes du Moyen-Orient à l’égard des juifs.
Sous d’autres cieux démocratiques, il sera sans aucun doute poursuivi par la justice pour «diffusion de la haine». Le législateur marocain n’a pas encore pris l’initiative juridique de pénaliser les appels «takfiristes». Ce qui profite au salafiste controversé qui ne manque pourtant pas de soutiens. Le dernier en date émane de Hassan Kettani, un ancien détenu pour terrorisme, gracié en 2012.