Rien de bien nouveau à l’horizon pour les Français d’origine maghrébine : il ne fait toujours pas bon porter un patronyme à consonance arabe dans l’Hexagone. Cette fois-ci, c’est le Défenseur des droits Jacques Toubon qui fredonne le triste refrain. Ce dernier a en effet dressé lundi 19 septembre un «panorama particulièrement inquiétant» des discriminations à l’embauche liées à l’origine, en particulier à l’encontre des personnes vues comme arabes et musulmanes, d’après l’AFP.
Quelque 758 personnes ont répondu en ligne à un appel à témoignages lancé au printemps dernier, dont le Défenseur des droits vient de dévoiler les résultats, en s’inquiétant du «parcours d’obstacles que constitue le marché du travail pour les personnes d’origine étrangère».
Parmi les témoignages, une demandeuse d’emploi de 25 ans, «première de [sa] classe avec 15 de moyenne», «recommandée» par tous ses anciens tuteurs de stages, explique avoir «à peine décroché deux entretiens en sept mois, en postulant tous les jours et en rappelant les entreprises». «Il est clair que ni mon nom et prénom, qui sonnent très étrangers, ni ma couleur de peau ne m’aident», déduit-elle.
Selon le Défenseur des droits, «les personnes qui sont vues comme arabes», notamment, «apparaissent surstigmatisées du fait de la consonance de leur nom et de leurs supposées convictions religieuses».
Face aux «discriminations à répétition», «les personnes d’origine étrangère tentent de trouver des solutions pour adapter leur projet professionnel», par exemple «en acceptant des emplois moins qualifiés, moins payés, plus précaires», écrit le Défenseur des droits. Mais selon l’institution, «le départ à l’étranger apparaît souvent comme la seule option pour mettre un terme à la spirale de l’échec».