Les noms de Mostafa Terrab, et de Driss Jettou, sont ceux qui reviennent le plus quant à l’éventuelle succession d’Abbas El Fassi à la tête du gouvernement marocain. Le premier cité, actuel PDG de l’OCP (Office chérifien des Phosphates, la plus grande entreprise marocaine) serait le mieux placé. Il permettrait en effet de répondre au souhait d'un élan nouveau comme exprimé par les manifestants du 20 février, et préparer les élections législatives prévues en 2012. Driss Jettou, homme d’affaires et prédécesseur d’El Fassi à la primature aurait également pas mal d’atouts, car apprécié par les formations politiques et les syndicats. Mais il aurait plus de difficultés à incarner un renouveau.
On parlerait également de Karim Ghellab, ministre de l’Equipement et des Transports et membre du Parti de l’Istiqlal (formation d’Abbas El Fassi), pour respecter le résultats des urnes lors des dernières élections législatives. Car les Istiqlaliens sont majoritaires au Parlement. Et c’est sur cette base que leur leader a été nommé chef du gouvernement à l’issue des élections législatives de 2007.
La rumeur sur le départ imminent d'Abbas El Fassi court depuis jeudi, et s'est fait plus persistante dans l'après-midi. Pour cause, le chamboulement rapide de l’agenda d’Abbas El Fassi ces derniers jours. Il laisse croire que ses heures sont comptées à la tête du gouvernement. Le Premier ministre qui coprésidait la Commission mixte avec son homologue qatari est rentré en urgence (jeudi vers 4 heures du matin) avant même la fin des travaux, annulant du coup sa présence aux festivités de la fête nationale koweïtienne. A peine revenu, il présidait hier matin le Conseil du gouvernement avant de se rendre illico sur Marrakech, où se trouve actuellement le roi Mohammed VI.
Gouvernement technocrate ou politique ?
Resterait à savoir, après le départ d’El Fassi, de quel type de gouvernement il sera question. Les uns tablent sur une formation dominée par des technocrates, alors que d’autres privilégient un gouvernement de coalition excluant le PJD (Parti de la justice et du développement). Quoiqu’il en soit, les législatives de l’année prochaine limiteront certainement la marge de manœuvre de la probable future équipe gouvernementale.
L’administration dans l’expectative
Les différentes administrations semblent déjà paralysées par l’attente de ce remaniement. Il bloque le travail sur d'autres sujets, nous confie une source ministérielle. «Nous sommes dans l’attente d’un probable remaniement».