A quand un communiqué du gouvernement condamnant les déclarations de Nabil Benabdellah à l’encontre du conseiller royal Fouad Ali El Himma ? A en juger par la rapide réaction du cabinet Benkirane, le 4 octobre 2012, à l’égard de l’ancien journaliste de l’AFP Omar Brouksy, la question est plus que légitime. D’autant que les circonstances ayant présidé au texte dénonçant le reportage réalisé par le journaliste à l’occasion de la tenue d'élections partielles dans la circonscription de Tanger sont identiques à la sortie médiatique du ministre de l’Habitat et secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) contre l’ancien fondateur du Parti authenticité et modernité (AFP).
La balle est dans le camp du gouvernement Benkirane
Presque vingt-quatre heures après la colère du cabinet royal ciblant Nabil Benabdellah, le gouvernement Benkirane se mure quant à lui dans un silence aussi royal. En octobre 2012, il n’avait pourtant pas tardé à dégainer son arme contre le journaliste de l’agence de presse française sous prétexte que celui-ci avait écrit dans son reportage que le PAM a été fondé en 2008 par Fouad Ali El Himma, un «proche du roi Mohammed VI».
Pour rappel, le gouvernement Benkirane s’était fendu d’un communiqué, soulignant que l’article en question véhiculait des «allégations mêlant l'institution monarchique à cette compétition électorale qui s'est déroulée dans un climat empreint de transparence, portant ainsi préjudice à sa position de neutralité et à son rôle d'arbitre se situant au-dessus de toute concurrence électorale entre les formations politiques». Et d’ajouter que «ces allégations portent aussi préjudice au statut constitutionnel de l'institution monarchique et sont en contradiction totale avec la neutralité absolue de SM le Roi et de la famille royale par rapport aux élections».
Des arguments qui siéent parfaitement au contexte actuel et permettent au cabinet Benkirane de ne pas être taxé d'être un adepte du «deux poids deux mesures».