La conférence internationale qui s'est tenue hier à Rabat sous le thème «Femmes, paix et sécurité» a donné l'occasion au royaume de renouer avec la Suède. Le pays scandinave accorde à ce sujet une importance capitale. Les femmes y occupent de hauts postes de responsabilité, notamment au sein des pouvoirs exécutif et législatif. Inviter la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström, à la rencontre est une initiative louable. Sur ce registre, le Maroc a marqué des points. Son engagement en faveur de la promotion des conditions de ses citoyennes est apprécié par ses partenaires européens et américains du royaume. Stockholm ne peut qu'y adhérer.
La visite de Mme Wallström s'est conclue par des entretiens avec son homologue marocain, Salaheddine Mezouar. Ils interviennent dans un contexte relativement apaisé entre les deux pays. Rien à avoir avec leur rencontre, il y a presque une année à New York en marge des travaux de la 70e session de l'Assemblée générale des Nations unies.
A l'époque, Stockholm envisageait sérieusement de reconnaître la «RASD» tandis que Rabat brandissait la menace de sanctions économiques. Depuis, les choses se sont nettement améliorées par rapport au contexte de tension qui prévalait il y a douze mois.
La Suède membre non-permanent au Conseil de sécurité pour la période 2017-2018
Sur son compte Twitter, la cheffe de la diplomatie a annoncé sa réunion avec Salaheddine Mezouar afin d'aborder les «défis régionaux, les droits de l'homme et la coopération bilatérale» mais sans mentionner explicitement la question du Sahara occidental. A partir du 1er janvier 2017, la Suède rejoindra le tour de table du Conseil de sécurité en sa qualité de membre non-permanent.
In #Morocco to meet FM Mezouar and conf on Women, Peace and Security . On agenda: regional challenges, human rights and bilateral coop.
— Margot Wallström (@margotwallstrom) 7 septembre 2016
En général, les positions de Stockholm et des partis formant la coalition de gauche qui gouverne le pays depuis septembre 2014 sur le dossier se rapprochent de celles du Polisario. La Suède a toujours réclamé un élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme dans la province sous contrôle marocain. Sur cette adhésion aux Quinze, Salaheddine Mezouar, sur un ton très diplomate, a émis le souhait qu'elle puisse apporter une «réelle valeur ajouter dans la résolution des difficultés, des différents et des problèmes». Le Maroc veut éviter l'affrontement et parie plutôt sur des positions modérées de la Suède sur la question du Sahara.
Les relations entre les deux capitales «sont au beau fixe», d’après le ministre marocain des Affaires étrangères, soulignant lors d'un point de presse tenue avec Mme Wallström qu'il y a «une détermination» à aller de l'avant. De son côté, la ministre suédoise a dit que les discussions avec Salaheddine Mezouar étaient «très ouvertes, franches et amicales».