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Interview

Saleh Hanana, patron du parti mauritanien Hatem : Nouakchott doit rester neutre sur la question du Sahara

Le dossier du Sahara, la position de la Mauritanie, les relations maroco-mauritaniennes ainsi que les liens entre les partis politiques des deux pays sont les principaux sujets que nous avons abordés lors de notre entretien avec Saleh Hanana. Le secrétaire général du parti pour l’Unicité et le changement en Mauritanie, localement appeler «Hatem» ne manque pas d’appeler son pays à plus de neutralité sur la question concernant l’intégrité territoriale du Royaume. Interview.

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Saleh Hanana, secrétaire général du Parti pour l'Unité et le changement en Mauritanie. /lecalame.info
Temps de lecture: 2'

On parle récemment d’une crise silencieuse entre le Maroc et la Mauritanie. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Il n’y a pas de doute que les relations maroco-mauritaniennes passent actuellement par une période froide mais nous espérons que ce n’est qu’un nuage d’été qui passera. L’intérêt des deux peuples frères l’exige même. Nous espérons également que les gouvernements marocain et mauritanien fassent preuve de sagesse et de raison et travaillent ensemble et immédiatement pour éliminer tout problème risquant d’affecter cette relation.

Quelle est la position de votre parti quant au blocus où se trouve aujourd’hui l'Union du Maghreb arabe ?

Le blocus qui entrave le processus de construction du Grand Maghreb arabe ne peut pas être justifié. Il est le résultat de l'échec des systèmes maghrébins qui ont démontré leur incapacité à répondre aux aspirations de leurs peuples et même leurs propres intérêts à s’unir. L’union aujourd’hui est devenue un courant mondial et régional et le dossier du Sahara est sans doute l’un des obstacles pour cela. Cette question du Sahara empêche la construction de relations intermaghrébines et sa résolution est l’unique solution pour la construction et la mise en place de relations normalisées entre le Maroc et l’Algérie, qui sont les deux grands pays du Maghreb. Il n’y aucun doute que seul le dialogue et les pourparlers directs des deux parties concernées sous la houlette des Nations unies qui aidera à la résolution de ce dossier. Nous considérons toutefois que la proposition marocaine du Plan d’autonomie peut être la base d’une solution.

On parle aujourd’hui d’un rapprochement entre la Mauritanie et le Front Polisario au détriment des relations avec le Maroc. Qu’est-ce que vous en dites ?

Oui, on parle en effet d’un rapprochement avec le Front Polisario et l’Algérie au détriment des relations avec le Maroc. Si cela s’avère vrai, nous le refuserons. La position historique et appropriée de la Mauritanie est la neutralité. Il ne faut pas qu’il ait un rapprochement vers une partie, quelques soient les circonstances.

Etes-vous en contact avec des partis politiques marocains ?

Bien sûr, nous avons des liens étroits avec certains partis marocains comme le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le Parti justice et développement (PJD) et l'Union socialiste (USFP) et bien d’autres.

A propos de Saleh Hanana

Ancien officier et actuel homme politique, Saleh Hanana, 51 ans, est l’actuel secrétaire général du parti pour l’Unité et le changement en Mauritanie, appelé Hatem. L’homme avait mené trois coups d’Etat avortés contre le régime de l’ancien président Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya.

Après avoir été licencié de l’armée en 2000 suite à un premier coup d’Etat voué à l’échec, Saleh Hanana avait retenté un deuxième coup d’Etat en 2003 puis en 2004. Son deuxième échec l’a poussé à quitter la Mauritanie et s’exiler pour mettre en place le mouvement « Cavaliers du changement ». Il a été arrêté après la troisième tentative alors qu’il s’apprêtait à traverser la frontière sénégalo-mauritanienne en octobre 2004.

Saleh Hanana a été condamné en 2005 à la prison à perpétuité avant d’être gracié par décret présidentiel émis par le Conseil militaire pour la justice et la démocratie en 2005 suite à la chute du régime de l’ancien président.

Il est l’un des fondateurs de Hatem, qui a vu le jour en janvier 2006. Une formation politique grâce à laquelle il devient député parlementaire lors des élections législatives de novembre 2006. Le fondateur de Hatem s’est aussi présenté aux élections présidentielles à deux reprises. D'abord en mars 2007 mais il a été disqualifié au premier tour. Il s’est présenté une deuxième fois lors des élections présidentielles en 2009. Un rendez-vous électoral durant lequel Mohamed Ould Abdel Aziz est devenu président de la République islamique mauritanienne.

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