L'ambassade américaine à Rabat dément toute ingérence dans les élections législatives, rapporte dans son édition d'aujourd'hui le quotidien Al Massae. Un démenti en off, faut-il le préciser. Visiblement aucun diplomate à la chancellerie n'a voulu assumer la responsabilité de cette position. La même source assure que les informations relayées par la presse sur une certaine intercession américaine en faveur des salafistes auprès de partis politiques, "nuisent au Maroc et aux Etats-Unis".
Le 19 août, le quotidien Assabah annonçait qu'un haut diplomate américain à l'ambassade américaine de Rabat (Kyle Spector, responsable des affaires politiques) aurait mené des contacts avec des chefs de partis en vue de les convaincre de présenter des salafistes aux prochaines législatives.
Des politiques accusent, également
Des politiques de l'opposition accusent également les Etats-Unis de favoriser les islamistes. Driss Lachgar, le premier secrétaire de l'USFP, en fait partie d'ailleurs, alors que du côté du PAM, cette mission est confiée à des cadres de second rang et à ses bras médiatiques non-officiels. Des accusations qui se sont accentuées notamment après qu'un membre du PJD, responsable des messages de la Lampe sur les réseaux sociaux, a bénéficié récemment d'un stage de formation de trois semaines aux Etats-Unis.
Malgré ce démenti de l'ambassade américaine au royaume, les Américains portent un intérêt tout particulier aux salafistes au Maroc, comme celui accordé aux islamistes du PJD, il y a deux décennies. En juillet dernier, Mahmoud Archane, le fondateur du Mouvement démocratique et social, et son fils, Abdessamad, s’étaient longuement entretenu avec le même Spector au sujet de la possibilité pour la petite formation de présenter des candidatures salafistes.
L'intervention de la chancellerie américaine serait-elle destinée à calmer la colère des officiels marocains, agacés par les agissements de certains diplomates en faveur des islamistes lors des législatives du 7 octobre ?