De toute évidence, les salafistes ne voteront pas tous en faveur du PJD. Le cheikh Mohamed El Fizazi est de ceux-là et ne se prive pas de l'exprimer publiquement. L'imam de la mosquée Tarek Ibn Zyad à Tanger a, une nouvelle fois, choisi les réseaux sociaux pour lancer une campagne contre les «frères» de Benkirane.
«Le PJD perdra beaucoup, beaucoup de ses bastions électoraux. Le parti regrettera ses positions fébriles dans plusieurs étapes», prédit le salafiste depuis sa page Facebook. «Je crois que les gens ne le regardent plus du même oeil avec lequel ils le regardaient auparavant». Une allusion à la vague de sympathie dont avait bénéficié la Lampe en 2011, dans le sillage du «Printemps arabe». Et d'expliquer avec assurance que «les Marocains veulent un parti fort, ayant de fortes positions et qui tient ses promesses».
Ces griefs de Fizazi à l'encontre de la Lampe ne constituent pas une réelle surprise. La semaine dernière, le salafiste n'a pas hésité, dans des déclarations à la presse, à traiter le PJD de «formation faible qui n'est pas en mesure de se défendre», soulignant que même le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a été interdit par le ministère de l'Intérieur de tenir un meeting politique à Tanger en septembre 2012 à l'occasion d'un festival organisé par la jeunesse de la Lampe.
Les penchants politiques d'El Fizazi
Mohamed El Fizazi a pris soin de ne pas révéler l'identité réelle de cette formation qui serait capable de battre le PJD lors des législatives du 7 octobre et répondre aux attente des électeurs marocains. Serait-ce l'Istiqlal de Hamid Chabat ou le PAM d'Ilyas El Omari ?
Si le salafiste est en bons termes avec les directions des deux formations, les signaux convergent vers la conclusion d'un «mariage de raison» entre le salafiste et le parti du Tracteur. D'autant qu'il a décliné avec politesse les appels officiels de la part de la Balance l'invitant à se présenter sous ses couleurs aux élections législatives.
Dans l'ensemble, les figures du salafisme marocain ne sont pas pro-PJD. Elles étaient plutôt proches du Parti renaissance et vertu de Mohamed Khalidi, une scission de la Lampe en 2005.