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Grand Angle

Législatives : Une recette de 1997 appliquée en 2016 pour valider l’entrée des salafistes au Parlement

La participation des salafistes aux élections est une tendance qui se retrouve dans plusieurs pays arabes comme en Egypte ou en Tunisie. Le Maroc préfère quant à lui intégrer des figures salafistes dans les partis existants, tels que l’ont récemment annoncé l’Istiqlal et le PJD. Une méthode qui a déjà fait ses preuves avec les «frères» de Benkirane en 1997.

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Figures du salafisme au Maroc / Archive - DR
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L’alliance de circonstances entre des figures du salafisme et le Parti renaissance et vertu (PRV), une scission du PJD, n’aura duré que trois ans. Hamid Chabat a réussi à convaincre les islamistes - dont d’anciens détenus pour terrorisme - ayant rejoint le PRV en 2013 de quitter le navire Mohamed Khalidi qui navigue depuis un certain temps sans véritable cap.

Ce ralliement devrait être couronné par l’annonce dans les prochains jours de la candidature d’Abdelouahab Rifki, condamné à 20 ans de prison pour son implication dans les attentats de Casablanca du 16 mai 2003 et gracié en février en 2012, dans la circonscription de Fès-Sud.

Diversification assurée

En revanche, Mohamed El Fizazi, autre tête d’affiche de la mouvance salafiste, se fait désirer et multiplie les déclarations contradictoires sur ses projets politiques. Quant à Hassan Kettani, ayant le même parcours que les deux premiers, il a décidé de prendre ses distances avec le jeu politique et de se consacrer à son ambition de devenir un cheikh avec de nombreux disciples.

Il est fort probable que les deux salafistes du PJD (Hammad Kabbadj) et de l’Istiqlal décrochent leurs tickets d’entrée à la Chambre des représentants. Cela ira dans le sens du renforcement de la diversification des composantes politiques au sein de l’hémicycle tant voulue par les responsables.

Ainsi, sauf surprise majeure, le Parlement devrait accueillir des salafistes ainsi que la secrétaire général du PSU, Nabila Mounib, de l'autre côté de l'échiquier politique. En effet, cette dernière n’aura pas à passer par les fourches caudines des élections dans une circonscription. Tirant les leçons de son échec aux communales du 4 septembre 2015, elle sera mandataire de la liste nationale des femmes de la Fédération de gauche qui réunit le PSU, le PADS et le CNI.

Des salafistes en rangs dispersés

Cet engouement des partis pour les figures salafistes répond également à une tendance internationale. Le salafisme dit modéré - ou salafisme quiétiste - est en vogue. Jouissant d’une bénédiction saoudienne, il est pressenti pour prendre le relais des formations islamistes propulsées au pouvoir dans de nombreux pays dans le sillage de la vague du «Printemps arabe».

Dans certains Etats musulmans, des partis salafistes sont même autorisés à exercer librement. En Egypte, la formation Al-Nour, opposée aux Frères musulmans, siège au Parlement. La Jordanie a opéré en février 2015 un rapprochement avec ses salafistes locaux en procédant à la libération de leur idéologue, Muhammad Al Maqdisi. Plus proche de nous, au Maghreb, la Tunisie a une longueur d’avance sur ses voisins avec l'existence d'un parti salafiste (le Front de la réforme), légal depuis mars 2012 du temps du gouvernement de Rached Ghannouchi du parti Ennahdha.

Le Maroc mise sur son propre mode opératoire, jugeant probablement qu'il est prématuré de réunir les salafistes dans une unique et même structure. Il adopte ainsi un mode opératoire proche de celui appliqué aux membres du Mouvement unicité et réforme (MUR) aux législatives de 1997. Benkirane et huit de ses «frères» avaient fait leur entrée au Parlement sous la bannière du Mouvement populaire démocratique et constitutionnel. Une année plus tard, le MPDC disparaissait pour laisser place au PJD.

religion et élection
Auteur : Libre354
Date : le 06 septembre 2016 à 14h01
Bonjour à tous et toutes

C'est sûr cela donne envie de voter.!!!
Quand on met le ver dans le fruit; après il faut pas s'étonner.

Ce mouvement se sert d'élection pour noyauter la société civile.

la politique et la religion n'ont jamais fait bon ménage, ceci valable pour toutes les religions.

la politique c'est la chose public, vie de la cité, le bien public. A méditer pour nos hommes et femmes représentant leurs électeurs et électrices


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