Affaire Guerguerate : Une note confidentielle de l’ONU accuse le Maroc de violer le cessez-le-feu

L’affaire Guerguerate aggravera-t-elle les relations, déjà tendues, entre le Maroc et les Nations unies ? C’est l’interrogation qui pointe dans une «note confidentielle» du département des opérations de maintien de la paix adressée au Conseil de sécurité, à laquelle l’agence Reuters a eu accès. Le texte considère que l’envoi, mi-août, de forces marocaines dans la zone tampon de Guerguerate est une «violation» du cessez-le-feu du 6 septembre 1991. La note déplore également que l’opération ait été menée sans en aviser, au préalable, la Minurso. 

Le 16 août, Rabat a inscrit la pénétration de ces «services de sûreté et des éléments de la douane» dans la zone de Guerguerate dans le cadre de la lutte contre la «contrebande et le commerce illicite». Depuis, la Minurso a renforcé sa présence entre la berme marocaine et la frontière mauritanienne et entrepris des négociations avec le Maroc et le Polisario pour un retour au contexte qui prévalait avant le 14 août. La note souligne qu’en réaction à la présence de forces marocaines, le Polisario a déployé 32 éléments armés tout près de la frontière.

L’opération marocaine lancée en coordination avec la Mauritanie ?

Alerté par ces développements, le secrétaire général de l’ONU a appelé, dimanche soir, les deux parties à «suspendre toute action qui modifie le statu quo et à retirer tous les éléments armés afin d'empêcher toute nouvelle escalade».

Sous couvert d’anonymat, une source au ministère marocain des Affaires étrangères a également révélé à Reuters que l’assainissement de Guerguerate des réseaux de la contrebande était mené «en coordination avec la Mauritanie». Nouackchott a également déployé son armée à Lagouira, non loin de la zone tampon appelé «Kandahar». «Ensuite, le Polisario a commencé à envoyer ses troupes la nuit du vendredi et le samedi matin près de la frontière», a encore fait savoir la source.

La note confidentielle du département des opérations de maintien de la paix précise que le royaume a informé la Minurso de la présence de 20 membres du Polisario dans la zone. De son côté, le Front a justifié un tel acte par sa volonté d’installer un checkpoint pour «arrêter les travaux marocains», en référence à la réalisation d’un tronçon routier de presque 4 km.