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Grand Angle

Maroc : Une nouvelle entreprise au cœur de la polémique des ventes pyramidales

Les  ventes pyramidales au Maroc continuent de faire des ravages et les langues se délient de plus en plus. Après la polémique d’avril dernier autour d’une startup de vente de produits cosmétiques, une autre entreprise de vente multi-niveaux (MLM) est actuellement dénoncée sur les réseaux sociaux.

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Temps de lecture: 3'

«C’est vraiment scandaleux que des sociétés pareilles existent et arrivent à berner des gens de cette façon», s’offusque Ahmed*. Il dénonce ainsi l’arnaque organisée au sein des sociétés dont l’activité est fondée sur le système Ponzi et dont le succès va grandissant au Maroc ces dernières années. Mais le cas qui l’intéresse particulièrement est celui de Go2Max. Une société casablancaise qui fait dans le coaching et développement personnel, la formation linguistique, les services loisirs et… la vente multi-niveaux (MLM). Mais dans toutes ces activités, c’est la dernière qui intéresse Ahmed.

Gagner au moins 6 000 dh/mois en commentant des post Facebook

La vente pyramidale, qu’est-ce que c’est ? Une structure du réseau de vente dans laquelle les revendeurs ou distributeurs peuvent parrainer de nouveaux vendeurs, et être alors en partie rémunérés par une commission évaluée en pourcentage sur les ventes des recrues. Une pratique directement inspirée du système Ponzi, qui a, pour rappel, ébranlé le marché financier américain et international en 2008, après l'éclatement de la bulle formée par Bernard Madoff.

Contrairement à certaines entreprises qui proposent des produits à vendre, Go2max propose à ses adhérents de gagner de l’argent «en travaillant sur Facebook». La mission ? Partager des publications sur Facebook et donner votre avis.

Mais les gains sont garantis par un investissement de départ de l’ordre de 23 000 dirhams environ. Et l’entreprise promet un retour sur investissement d'au moins 6 000 dirhams par mois. «On leur dit que les revenus proviennent de la publicité. Ils doivent pour cela commenter les offres d’hôtel, restaurants, liker les pages…», explique Ahmed qui n’arrive toujours pas à comprendre comment les membres de sa famille ont réussi à se faire berner. Pour stabiliser et augmenter leurs revenus par ailleurs, les adhérents doivent parrainer d’autres personnes.

Une entreprise consciente ?

Ahmed dit vivre un véritable cauchemar familial avec cette affaire à laquelle a d’abord été prise une de ses cousines. «C’est une de ses amies qui l’a parrainée. A son tour elle a parrainé d’autres personnes de notre famille», explique-t-il. Le problème, selon lui : ses proches sont totalement fermés aux explications. «On dirait qu’on leur a fait un lavage de cerveau. On a beau leur expliquer le fonctionnement de ce système, mais ils sont totalement fermés».

Exaspéré, Ahmed a lui-même mené son enquête. Simulant l’intéressé, il a appelé Go2Max. «L’interlocuteur m’a dit qu’il fallait soit venir sur place ou attendre qu’on me rappelle. Il m‘a demandé mon identité, disant que quelqu’un reviendrait vers moi, parce qu’il y a trop d’appels». Plus tard au téléphone son interlocuteur lui demande son identité et l’envoie consulter les vidéos de société sur Youtube qui donnent une idée claire du principe. «En regardant les vidéos, je me suis rendue compte que ces gens ne cachent pas ce qu’ils font», confie l'homme.

Ahmed décide alors de rappeler la société et d’évoquer le système Ponzi. Il n’avait même pas fini de parler que son interlocuteur a mis un terme à la conversation. «Il m’a raccroché au nez». Nous n'avons pas eu plus de chance en tentant de joindre la direction pour avoir des explications sur les services proposés. 

BAM aussi dénonce

A fin juillet, Bank Al Maghrib dénonçait ce type d’activité, interpellant le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) sur la nécessité pour les banquiers d’être plus vigilants quant à l’ouverture de compte des sociétés de vente MLM. La Banque centrale a également exhorté les patrons de banques à saisir la justice en cas de détection d'«opératios suspectes» sur les comptes des entreprises-clients.

Pour Ahmed, cette orientation aurait été source d’espoir sans une autre expérience d’un membre de sa famille. Une de ses tantes voulant s’engager avec Go2Max est allée dans une banque pour contracter un prêt. Ayant expliqué les raisons de sa demande, la directrice d’agence aurait proposé de la parrainer dans un autre système de vente MLM. «Avec cela, peut-on vraiment compter sur les banquiers pour arrêter ces sociétés ?», s’interroge-t-il.

A l'étranger, plusieurs sociétés ont déjà été condamnées pour cette pratique. C’est le cas notamment d’Herbalife en 2007 aux Etats-Unis. Au Maroc, ces sociétés intriguent de plus en plus, mais un grand nombre de Marocains se laissent encore prendre au piège. Au cœur de la polémique en avril dernier, Learn & Earn Cosmetique (L&E) a balayé toutes les accusations d’arnaque défendant un exercice légale de son activité. Et Ahmed d’alerter : «cela va exploser un jour, le pire c‘est que ça se passe en famille. Il faut qu’on arrête ces entreprises, ça devient urgent».

*Ahmed est un prénom d'emprunt

A SUIVRE
Auteur : tigerweb
Date : le 30 septembre 2016 à 17h26
becap, ADSTOMARKET ... y'en a plein
si quelqu'un a été arnaqué merci de nous expliquer
un de plus
Auteur : skorp
Date : le 23 août 2016 à 14h56
Il y a aussi une autre société qui a commencé a faire des ventes cosmétiques elle s'appelle BECAP mais pour l'instant ont a rien remarqué de plus rapprochant a sont sujet,et ont parle même pas de cette dernière
J'aimerais bien que vous nous éclairer à propos de cette société.merci
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