E-commerce : Des produits Décathlon vendus trois fois plus cher chez Jumia

Petit bad buzz pour Jumia.ma sur Facebook ce lundi. Une Marocaine a fait savoir dans un statut que les produits vendus sur la marketplace sont actuellement trois fois plus chers qu’ailleurs. Preuve à l’appui, la jeune Marocaine compare des montres et des sacs à dos de la marque Décathlon, vendus par Adel Shop, un «magasin en ligne» hébergé chez Jumia. Depuis, les commentaires se multiplient sur la différence de prix. 

Si les produits ont été supprimés par Jumia pour couper court à la polémique, nous avons constaté d'autres différences flagrantes. Ainsi un sac à dos Quechua, qui coûte 35 dirhams sur sur le site Décathlon Maroc, est proposé à 149 et même à 159 dirhams selon les couleurs sur Jumia.ma.

Afin de comprendre les raisons de l’existence des produits Décathlon sur Jumia.ma, nous avons d’abord contacté Décathlon Maroc, sans pouvoir joindre la personne responsable pour répondre à nos questions. Du côté de Décathlon France, on est plus réactif. Une source interne au sein de la direction générale nous confirme que la vente et la distribution des marques Décathlon n’est pas autorisée. «Il est interdit de vendre des produits des marques Décathlon dans des magasins ou des boutiques en ligne autres que ceux de Décathlon», nous confie-t-elle.

Mais chez la marketplace, qui joue le rôle de tiers de confiance entre les vendeurs et les clients, Adel Shop n’est qu’un cas particulier. Contacté par notre rédaction ce lundi, Bastien Moreau, directeur général de Jumia.ma explique les raisons de la différence de prix proposés sur Jumia. «Aujourd’hui nous avons 40 000 produits qui sont en ligne et sur lesquels les sellers (vendeurs, ndlr) ont complètement la main parce que c’est eux qui vendent», nous indique-t-il, affirmant que la marketplace ne peut pas «les forcer à changer de prix» mais peut leur signaler qu’«il faut les changer».

Les acheteurs abusés pourront être remboursés

Bastien Moreau précise également que des rapports journaliers sur les références les plus faciles à checker sont élaborés pour «vérifier si le princing est non seulement bon mais compétitif». Il reconnaît l’impossibilité de contrôler tous les produits de façon journalière voire hebdomadaire. «On ne peut pas contrôler les 40 000 références, parce qu’il est difficile pour nous de connaitre vraiment les détails de ces 40 000 références», explique-t-il.

S’agissant des produits en question, Bastien Moreau confirme que les articles ont déjà été enlevés. Evoquant un cas «trop poussé», il estime que le cas de Abdel Shop n’est pas seulement une erreur de pricing mais «c’est proposer volontairement un produit beaucoup plus cher que ce qu'il est en réalité ». Le vendeur en question sera banni, selon ses propos. En effet, au moment de publier cet article, nous avons constaté la suppression de tous les produits de Adel Shop.

Le directeur général de Jumia se veut rassurant pour les clients qui ont déjà acheté les produits en question. «Les clients qui ont déjà acheté le produit et sont confrontés à un problème de pricing comme celui-ci, on leur permet sans aucun problème de retourner le produit. Ils seront remboursés ou pourront l’échanger contre un autre», déclare-t-il.

Mais si ce n'était la vigileance de certains internautes, cette boutique aurait continué à vendre «ses» produits. La question du contrôle à priori par Jumia se pose à la fois au niveau légal mais aussi en termes d'image de marque. D'autant plus que dans le cas présent, l'interdiction de vente des produits Décathlon était facilement vérifiable auprès de la maison mère.