«Les relations avec le Maroc sont normales». Les propos sont du ministre mauritanien chargé des Relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, lors d’un point de presse tenu hier soir à Nouakchott. Le responsable a démenti toutes les informations faisant état d’une crise avec le royaume «sur les niveaux économique, politique ou militaire», a-t-il assuré devant un parterre de journalistes.
C’est sa réponse à une question sur la présence d'unités des Forces armées royales non loin des frontières mauritaniennes. Le ton très diplomate de Ould Cheikh cherche à désamorcer la tension entre Rabat et Nouakchott qui monte depuis presque quatre ans. En effet, les relations entre les deux capitales n’ont jamais atteint un niveau aussi tendu, ce qui n’est pas sans rappeler la présidence du colonel Khouna Ould Haidallah (janvier 1980-décembre 1984). Néanmoins, certains signes -encore timides- plaident non pas pour une normalisation mais un maintien du contexte actuel.
Ould Abdel Aziz refuse l’ouverture d’une ambassade du Polisario
Ainsi, le président mauritanien refuse, jusqu’à présent, l’ouverture d’une ambassade du Polisario. La demande était d’ailleurs au cœur des entretiens du 11 août, entre le président Mohamed Ould Abdel Aziz et M’Hamed Khadad, le coordinateur du Front avec la Minurso, à Nouakchott. Pour mémoire, la Mauritanie reconnait la «RASD» depuis la signature de l’accord d’Alger du 5 août 1979. «Une médiation saoudienne aurait convaincu le président de ne pas prendre une telle décision», nous confie une source proche du dossier. Ryad ne souhaite pas une escalade entre deux alliés dans la région maghrébine.
A ce geste s’ajoute la publication par des médias mauritaniens de la nomination d’un nouveau chargé d’affaire à l’ambassade de Nouakchott à Rabat. L’heureux élu serait Hamed Ould Sidi Mahmoud qui était dans la chancellerie de son pays à Berlin. Celui qui est toujours en poste à Rabat, Ahmadou Ould Bah, devrait prendre sa retraite, ajoute les mêmes sources.
Par ailleurs, la Mauritanie s’est gardée de commenter l’intervention marocaine dans la zone tampon de Guerguerate.