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Grand Angle

Maghreb : Le Maroc joue la carte El Otmani pour améliorer ses relations avec la Tunisie

La Tunisie aura dans les prochains jours un nouveau gouvernement. Le premier ministre désigné, Youssef Chahed, multiplie les réunions en vue de la formation de son cabinet. C’est dans ce contexte que Saâddine El Otmani a été dépêché en Tunisie. Une mission qui ne s’inscrit pas dans un cadre strictement partisan. Explications.

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Saâddine Otmani et Rached Ghannouchi / Ph. Twitter
Saâddine Otmani et Rached Ghannouchi / Ph. compte Twitter
Saâddine Otmani et Ahmed Néjib Chebbi / Ph. compte Twitter

Saâddine El Otmani a-t-il repris le service diplomatique ? Vendredi 12 et samedi 13 août, le PJDiste était en Tunisie. Sur son agenda figuraient deux importantes réunions : une rencontre au siège du parti islamiste Ennahda pour des entretiens avec son chef, Rached Ghannouchi et une autre avec Ahmed Néjib Chebbi, une des figures historiques de la gauche en Tunisie. Cette dernière permet d'indiquer que la mission de l’ancien ministre des Affaires étrangères ne s’inscrit pas dans un cadre strictement partisan. Sur sa page Facebook, El Otmani n’a pas tari d’éloges sur l’ancien secrétaire général du parti socialiste progressiste.

Et Ghannouchi est actuellement l’homme fort dans le pays du Jasmin. La scission qu’a connue la formation Nidaâ Tounès de Béji Caid Essebsi a largement renforcé Ennahda. En cas d’élections législatives anticipées, les fidèles de Ghannouchi pourraient s’emparer du pouvoir sans trop de difficultés.

Vers une normalisation des relations ?

Compte tenu de sa force sur l'échiquier politique, le Maroc a intérêt à ne pas négliger l’influence d’Ennahda sur le jeu politique interne. Une police d’assurance pour d’excellentes relations avec la Tunisie. D’autant que sous le gouvernement Habib Essid, Tunis s’était éloignée de Rabat pour se rapprocher nettement d’Alger. Tirant les leçons du passé, le royaume joue la carte d’El Othmani pour que le prochain exécutif, dirigé par le jeune Youssef Chahed, puisse instaurer un équilibre dans sa politique étrangère régionale entre le Maroc et Algérie.

Par ailleurs, les échanges entre Saâddine El Otmani et Ahmed Néjib Chebbi se sont également inscrits dans ce même cadre, dépassant celui de la visite de courtoisie et l’échange d’amabilités. L’ancien opposant du régime de Ben Ali est fortement pressenti pour occuper un «super-ministère». Des informations relayées par la presse locale le placent à la tête du département des Affaires étrangères alors que d’autres le désignent pour un grand ministère de développement des régions défavorisées. Pour mémoire, Chebbi a été ministre du Développement local et régional du 17 janvier 2011 au 7 mars de la même année, sous le gouvernement Mohamed Ghannouchi.

Le site d’actualité du PJD a rapporté brièvement la visite d’El Otmani en Tunisie en se contentant de citer la page Facebook de l’ancien ministre des Affaires étrangères comme source de l’information.

Article modifié le 2016/08/15 à 11h56

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