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Grand Angle

Au Maroc, déclin du régime méditerranéen rime avec augmentation du diabète

Plusieurs pays du bassin méditerranéen délaissent depuis quelques années le régime crétois au profit d’habitudes alimentaires occidentalisées par le tourisme, l’urbanisation galopante et  les changements climatiques. Les effets sur la santé de la population s’en font ressentir.

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Plusieurs pays du bassin méditerranéen ont tendance à délaisser le régime crétois au profit d’habitudes alimentaires occidentalisées. / DR
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Les pays du pourtour méditerranéen bouderaient-ils fruits et légumes frais, huile d’olive et céréales ? C’est en tout cas ce qu’écrit l’édition française du quotidien d’information générale 20 minutes. La consommation des produits issus du régime crétois est à la baisse en Grèce, en Italie, en Espagne, au Maroc, en Croatie, à Chypre et au Portugal.

Sept pays où le régime méditerranéen, qui privilégie les aliments secs et réduit notamment la consommation de viande rouge et de lipides, a été inscrit en 2010 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Autrefois érigé en habitude alimentaire, le régime crétois n’est aujourd’hui appliqué à la lettre que par 15 % des Espagnols - une minorité dans un pays où 20 à 30 % de la population l’a complètement délaissé, quand le reste «ne s’y conforme que de façon relative.»

La consommation des produits de base du régime a diminué de moitié au cours des trente dernières années en Espagne, observe Lluis Serra-Majem, président de la Fondation internationale de la diète méditerranéenne. Un chiffre qui atteint 70 % en Grèce. Résultat : le diabète, les cancers et les maladies cardiovasculaires reprennent le dessus. «Avec le régime méditerranéen associé à une activité physique, on pouvait prévenir environ 80 à 90 % des cas de diabète», rappelle encore Lluis Serra-Majem.

Des habitudes alimentaires «occidentalisées»

C’est un obstacle culturel qui se dresse avant tout face à ce mode d’alimentation ancestral : le tourisme joue en faveur de la diffusion de nouvelles habitudes occidentales, favorisant ainsi la disparition progressive des régimes régionaux traditionnels et l’homogénéité des comportements alimentaires. C’est sans compter la mondialisation qui distille un peu partout depuis les années 1970 ses fast-foods et leur lot de boissons sucrées.

«L'abandon des habitudes traditionnelles et l'émergence de nouveaux modes de vie associés à des changements socio-économiques constituent des menaces importantes pour la préservation et la transmission du régime méditerranéen aux générations futures», prévenaient l’an dernier l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Centre international des hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) dans une étude sur les modes de consommation de la cuisine crétoise.

Plus d’un enfant marocain sur dix souffre d’obésité

En cause également, l’obésité et le surpoids qui toucheraient la population des pays au sud et à l’est du bassin méditerranéen. «La région traverse actuellement une ‘transition nutritionnelle’ où les problèmes de dénutrition coexistent avec le surpoids, l’obésité et les maladies chroniques.»

Au Maroc, 14 % des enfants sont obèses selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié en janvier 2016. Le royaume enregistre un taux de prévalence de 10 à 15 %. A l’échelle africaine, le nombre d’enfants en surpoids ou obèses a doublé depuis 1990, passant de 5,4 millions à 10,3 millions en 2014.

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