La tableau de la vie sociale aux Pays-Bas pourrait pousser à des conclusions hâtives et erronées, révèle une nouvelle étude sur l’intégration des migrants au cours de la dernière décennie publiée dans la revue American Sociological Review. En effet, la population des Pays-Bas en général est engagée dans la vie associative. Mais les Néerlandais de souche sont dix fois plus susceptibles d’intégrer des clubs sportifs ou associations sans minorités ethniques. De même, les Marocains intègrent plus les organisations majoritairement composées de personnes d’origine immigrée.
Mais, selon l’étude, cela n’impliquerait pas automatiquement des motivations racistes. En réalité, expliquent-ils, les gens intègrent les clubs et associations en fonction de leur lieu d’habitation. Et puisque les Marocains se retrouvent parfois dans des quartiers dominés par des personnes d’origine immigrée, marocaine notamment, leur rassemblement dans des organisations locales devient une suite logique.
«Le fait que les gens se joignent à des clubs qui réunissent généralement leurs voisins immédiats est un élément important dont il faut tenir compte pour comprendre la façon dont ils s’intègrent», a expliqué l’auteur de l’étude, le Dr Dingeman Wiertz du département de sociologie et Nuffield College à l’Université d’Oxford.
Rupture avec les détracteurs des Marocains
Et si Néerlandais de souche et Marocains ont un comportement similaire dans la vie associative, l’étude révèle cependant que les Néerlandais sont les premiers et les plus nombreux à abandonner des clubs et associations qui réunissent un grand nombre d’immigrés. C’est le cas notamment dans le football amateur où certains club de quartier comptent très peu ou pas de Néerlandais de souche, parce que partis. L’auteur de l’étude déplore ce type de comportement, estimant qu’il n’encourage pas le mélange des cultures, «qui serait pourtant bénéfique pour un pays comme les Pays-Bas».
Cette nouvelle étude vient casser de nombreux argumentaires devenus prépondérant après la sortie médiatique polémique de Geert Wilders. Pour mémoire, le leader d’extrême droite avait demandé une réduction du nombre de Marocains dans le pays. Il est d’ailleurs poursuivi pour cela. Après lui, les stéréotypes ont souvent été véhiculés notamment à la télévision en avril dernier par un consultant TV. De leur côté, les Marocains y répondent souvent avec humour, comme c’était le cas en mai dernier du milieu de terrain néerlando-marocain, Illias Bel Hassanni, lorsque son équipe, Heracles Almelo, se qualifiait pour la Coupe d’Europe.