Abdelghani Filali Baba, ambassadeur culturel du Maroc ? C'est ainsi que le Gulf News, site d'information émirati, perçoit ce natif de Fez, artiste «passionné par le dessin de la lettre arabe depuis [son] enfance», comme il se décrit lui-même.
Il y a trois semaines encore, cet artiste calligraphe posait ses valises à Los Angeles le temps de promouvoir la «semaine de la culture marocaine». Et lorsqu'il n'est pas occupé à arpenter les quatre coins de la planète en compagnie de l’Office national marocain du tourisme (ONMT) ou de la Maison de l’artisan du Maroc, Abdelghani Filali Baba offre ses talents aux anonymes qui croisent son chemin. «J’ai calligraphié près de 4 millions de prénoms depuis 20 ans d’exercice de cette passion», confiait-il à la MAP en 2014, en marge de la Foire internationale du tourisme «World Travel Market Latin America», à Sao Paulo.
Tournant de sa vie
Outre son talent, ce qui fait la singularité de son travail, c'est qu'il est «gratis». Ses calligraphies, qui représentent un prénom, une maxime ou un verset du Coran – c'est selon – sont en effet offertes aux passants qui, bien souvent, s'arment de patience devant les longues files d'attentes qui se dressent face à l'artiste.
Une «générosité sans frontières» impulsée par les aléas de la vie qui s'érigent parfois en déclic : «j'ai subi une opération du cœur qui a complètement changé ma vie. Je me suis senti reconnaissant d'avoir survécu, ça m'a donné envie de donner en retour. Je suis donc retourné à une passion d'enfance, la calligraphie, afin de m'en servir pour donner aux autres. Je me suis dit que je devais le faire gratuitement, que ce serait ma façon à moi de remercier le Seigneur de m'avoir sauvé la vie.»