L’Algérie a fini par «convaincre» les membres de la direction du Polisario de présenter un seul candidat à la succession de Mohamed Abdelaziz lors du 15ième congrès extraordinaire. L’officialisation de la candidature de Brahim Ghali était au cœur de la réunion, du samedi 2 juillet, du secrétariat général du Front, indique un média sahraoui.
L’actuel responsable du secrétariat politique du Front n’avait en face qu’un seul prétendant capable de lui ravir la place de leader à savoir : Mohamed Lamine Bouhali. L’ancien «ministre de la Défense» était le seul qui répondait d’un passé de «combattant» dans les rangs des milices du mouvement séparatiste.
A cet «atout» s’ajoute l'appartenance de Ghali à la puissante tribu des Rguibates. Une descendance déterminante pour les prétendants leaders. Cet ascendant des Rguibates sur les autres composantes de la société sahraouie remonte avant la période de la colonisation espagnole, du temps des guerres tribales ayant ensanglanté la province.
Un chef qui ne peut se déplacer en Espagne
Dès les premiers jours ayant suivi le décès de Mohamed Abdelaziz, le nom de Ghali avait fortement circulé dans les camps de Tindouf pour prendre la succession. Ses fidèles avaient même fait distribuer un testament sonore attribué à Abdelaziz dans lequel il le désignait comme successeur.
Seulement Brahim Ghali, en plus de son âge, est poursuivi par la justice espagnole pour esclavagisme. En 2008, alors qu’il était représentant du Polisario à Madrid, une jeune fille, Soltana Bent Bilal avait déposé une plainte contre lui pour traitement inhumain. Appelé à donner sa version devant un juge de l'Audience Nationale, Ghali avait pris la poudre d’escampette.
Ensuite, la direction du Front l’avait nommé «ambassadeur» à Alger. Depuis, il n’a jamais mis les pieds en Espagne. Son «élection» à la tête du secrétariat général du Polisario devra relancer cette affaire. Par ailleurs, d’anciens détenus sahraouis dans les prisons du Front l’avaient également attaqué en justice, toujours devant la même juridiction, pour torture. L’affaire était instruite par le juge Pablo Rafael Ruz Gutiérrez avant de tomber dans l’oubli.