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Grand Angle

Manuels scolaires au Maroc : Le ministère de l’Education supprime Sourate Al Fath incitant au jihad

Le ministère de l’Education nationale s’apprête à supprimer des manuels scolaires de la 3e année du collège Sourate Al Fath, jugée trop pro-jihad. Elle sera remplacée par Sourate Al Hashr. Détails.

Publié
Rachid Belmokhtar, ministre de l'Education / DR
Temps de lecture: 2'

La réforme de l’enseignement de la religion est en marche. Après la décision de la tutelle de rebaptiser la matière "éducation islamique", en «éducation religieuse», elle passe à la deuxième phase de son programme. Le ministère s’apprête à supprimer Sourate Al Fath (la Conquête) des manuels scolaires de la 3e année du collège. En cause, son contenu incitant les musulmans au jihad.

Ce qui ne cadre ni avec la vision conjointement élaborée par les départements de l’Education nationale et les Affaires islamiques, esquissée lors du conseil des ministres du 6 février à Laâyoune, ni avec la Fatwa émise, au lendemain des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, par le Conseil supérieur des oulémas du royaume.

S’inscrivant en faux contre le discours en vogue d’organisations islamistes radicales, l’instance avait précisé que «le jihad par les armes, les musulmans n'y ont recours qu'en cas d'extrême nécessité lorsqu'ils sont attaqués par leurs ennemis et que toutes les voies pacifiques échouent». La proclamation du jihad dans ce cas, avait mis en garde le Conseil, «relève du ressort exclusif du Grand Imam à qui l'islam a donné le droit exclusif de le proclamer, d'y appeler et de l'organiser. L'islam ne permet, par conséquent, à aucun individu ou groupe de proclamer le jihad de leur propre chef».

Les modernistes applaudissent

«Bayt Al Hikma» (Maison de la sagesse) a salué, dans un communiqué, la décision du département de Rachid Belmokhtar. L’ONG a toujours plaidé pour une révision des manuels religieux. C’est un axe majeur de son plan d'action, au même titre que la liberté de conscience.

L’association croit que l’initiative du ministère contribuera à doter les jeunes d’«outils du dialogue et du discours religieux rationnel». Un objectif qui passe d'abord par «une qualification des manuels de l’éducation islamique de tous les contenus déviants et aux fausses interprétations» et des «contextes qui portent préjudice à la lecture, aux interprétations des textes et aux instrumentalisations extrémistes du texte religieux».  

L’annonce de la suppression de Sourate Al Fath devra davantage tendre les relations, déjà difficiles, entre les milieux conservateurs et Rachid Belmokhtar. Une donne annonciatrice de l’ouverture d’un nouveau front entre les deux camps.

oui il faut faire attention aux mots
Auteur : FATEM95
Date : le 03 juillet 2016 à 12h45
Les termes sont importants. Il s'agit juste d'un choix pédagogique.
Il évident que l'initiative va soulever une polémique mais elle me semble judicieuse. Il faut mettre en avant les textes sacrés dont l'interprétation simple et évidente ne prête à aucune confusion et ne donne pas prétexte aux obscurantistes. Ces derniers s'appuient sur des textes sacrés authentiques mais dont ils détournent la signification face à un grand (et jeune) public non averti. Ils vont ainsi légaliser des actes criminels et parfois interdire voire criminaliser des actes licites. Sans compter leur fond de commerce qui est l'incitation à la haine.
quel reforme?
Auteur : tay75
Date : le 03 juillet 2016 à 08h55
ces politiques me font rire !...l’éducation n'a pas besoin d'une reforme de l'enseignement de la religion, mais d'une refonte en profondeur de notre éducation qui dont la position mondiale fait honte vis a vis des autres pays du Maghreb. Bravo le Maroc millénaire !..encore une autre fumisterie que seul le makhzen sait en produire
Le verbe SUPPRIMER est inadéquat.
Auteur : Azdine Idrissi
Date : le 03 juillet 2016 à 05h04

L'usage du verbe "SUPPRIMER " est impropre.

Ce verbe est utilisé à 4 reprises dans l'article. Si on n' appréciait pas votre journal, on dirait que c'est du "sensationnalisme".

Qui peut "supprimer" une sourate? La question ne se pose même pas. Mais c'est ce que laisse supposer le titre. Ce qui n'est pas le cas évidemment.

il s'agit d’un "REMPLACEMENT"; d’une "SUBSTITUTION" d'un texte par un autre.

Le verbe "remplacer" est utilisé une seule fois.

Il n' y a pas de hiérarchie dans la "Parole de Dieu", il s'agit ici d'un acte pédagogique, destiné à des apprenants et qui doit être contextualisé.

Il s'agit de protéger nos jeunes de ces obscurantistes sous instruits, manipulateurs de certaines séquences du Texte Sacré et qui en font des interprétations fantaisistes.

Bonne fin de Ramadan.





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