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Tribune

Lettre ouverte à Moncef Belkhayat, « un Naciri comme tant d’autres »

Sur sa fanpage Facebook, le ministre de la Jeunesse et des sports, Moncef Belkhayat, a fait une sortie fracassante mardi 8 février. Il est allé jusqu'à inciter ses 31 500 fans à mobiliser contre les groupes Facebook qui organisent des manifestations au Maroc le 20 février (www.facebook.com/moncefbelkhayat). «Mobilisons-nous pour que nos ennemis ne créent pas la zizanie dans notre cher pays!» «Leur objectif est de nous déstabiliser pour que les Nations-Unies votent une résolution contre notre pays», ajoutait-il. Voilà qui est (pas très) clair, mais pas très loin non plus de l'incitation à la haine virtuelle. La «mobilisation» a viré aux menaces proférées par des fans de Belkhayat à l'encontre des sympathisants des manifestations. Une situation contre laquelle s'indigne Younes Benmoumen, Marocain résidant à Paris, qui s'adresse au ministre par le biais de cette lettre ouverte. 

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Monsieur le Ministre,

Technocrate sympathique, j’assimilai votre présence à une nécessaire gestion rationnalisée de nos affaires sportives. Un des malheurs de notre gouvernance est d’avoir trop d’hommes politiques qui sont piètres managers, et trop des managers qui ne sont pas hommes politiques.

Jusqu’à récemment, vous bénéficiez pour beaucoup d’entre nous de l’indifférence

bienveillante que l’on accorde à un technocrate au portefeuille inoffensif, changeant de partisans états d’âme, pourvu qu’il fasse son travail correctement. Vu l’état de délabrement de nos institutions, c’est dire que la barre n’était pas haute. Pourtant, vous venez de la dépasser par le bas, et spectaculairement.

A tout prendre, je pensai un homme tel que vous préférable à un Khalid Naciri. Je vous découvre marchant sur ses pas en le bousculant sur sa droite.

Là où le porte-parole du gouvernement oppose une indifférence tranquille aux appels à manifester le 20 février, vous écrivez sur votre page Facebook «traitres» ou encore «ennemi de la Nation».

Monsieur le Ministre, relisons ensemble les revendications de ces «traitres» et «ennemis»qui sont mes amis et votre relève, la seul qui vaille en fait.

Que veulent-ils ? Envoyer Monsieur Abbas El Fassi jouir d’une retraite dont on laissera aux historiens le soin de juger si elle est méritée.

 Ensuite ? Obtenir les quatre points suivants :

1) Une réforme constitutionnelle dans le sens d’un Etat réellement démocratique
2) Des réformes sociales qui garantissent à tous une vie décente
3) Une justice indépendante qui garantisse les libertés fondamentales
4) Un respect complet des Droits de l’homme, sans exceptions d’aucune sorte.

Sans doute avez-vous été rebuté par l’une de ces quatre revendications ? Par toutes

les quatre ? Les trouvez-vous à ce point subversif ? Le RNI a-t-il donc une position diamétralement opposée à cela ?

Pourtant, en lisant les commentaires sur votre page, j’en viens à me dire que –finalement- les aspirations de vos supporters ne sont pas lointaines de celles de vos détracteurs. Quelques différences importantes les séparent : les premiers applaudissent à tout rompre la politique du gouvernement, les seconds la rejettent. C’est –somme toute- l’exercice même de la démocratie.

Voila pourquoi vos mots ont un sens terrible pour moi. A un appel ayant pour objet des revendications aussi raisonnables, vous réagissez par l’apostasie : vous érigez une position, celle du gouvernement, en norme absolue. En cela, votre démarche ressemble à celle de l’intégrisme religieux. En identifiant vos positions et vos intérêts à ceux du pays, vous faites de vos adversaires ceux du Maroc tout entier.

 N’habillez pas votre intérêt personnel des habits de celui de la Nation. Le costume est tropgrand et vous vous y prenez les pieds.

 Et puis la ficelle est trop grosse. C’est même une corde : les partis politiques marocains s’y sont pendus. Faut-il vous rappeler le taux de participation aux dernières élections ? Le multipartisme olympique de notre Parlement ?

Ministre d’un gouvernement de coalition hétéroclite, vous n’êtes pas tout à fait responsabledevant un Parlement qui n’est pas franchement élu. Les citoyens ne votent pas, et vousrestreignent à une légitimité de procédure. Comment leur en vouloir ? Les partis, et le vôtre entête, jouent la comédie devant un public qui s’en fiche.

Vous vous posez en imam d’un nouvel intégrisme qui a ses croyants. Certains de mes amis s’amusent à l’appeler le «khobzisme», entendant par là cette fameuse doctrine benalisante selon laquelle, «le pain d’abord, la liberté ensuite». D’autres restent à la traditionnelle dénonciation d’un makhzen qui croit que le progrès se chiffre en kilomètres d’autoroutes nouvelles.

Quelle étrange conviction que celle qui pose la croissance économique en préalable à la justice. Ainsi, il nous faudrait être plus développés ou plus éduqués pour enfin ne plus se faire tuer dans un commissariat ? Pour ne plus avoir à corrompre pour obtenir un service de droit ? Et dénoncer cet état de fait nous vaudrait donc le qualificatif de «traitre» ?

Ceux que vous appelez ainsi sont en réalité les forces vives de notre pays. Et votre surdité à leurs revendications est inquiétante. Elle est de celle dont on fait les révolutions. Car à opposer une réaction hystérique à des revendications conventionnelles, on les radicalise fatalement. A défaut d’emporter l’adhésion des progressistes libéraux, vous risquez de ne laisser comme alternative crédible que celle qui n’est ni progressiste, ni libérale.

Voila pourquoi, Monsieur le Ministre, vous m’avez profondément déçu et amené à réviser mon jugement sur vous. La prochaine fois qu’un ami me demandera «Et Belkhayat, tu en penses quoi ?»

Je lui répondrai : «Bof, un Naciri comme tant d’autres».

bel khayat
Auteur : patriote65fr
Date : le 07 mai 2011 à 17h35
un jeune parachuté oui sans passé politique.
et c'est un bon point pour notre nation car jusqu'à ce jour il n'est pollué par les fantômes du passé.
alors reste à ce qu'il bouge sur les pas de S.M M6 pour qu'il garde la tête sur les épaules.
il doit d'abord se tourner vers une énergie nouvelle et pure que celle des cadres MRE qui veulent prendre leurs responsabilités dans le construction d'un maroc à l'image de son roi. DYYYYNAMIQUE
alors qu'il crée un cercle nous l'attendons
Décidemment ce ministre...
Auteur : Faycal633
Date : le 29 avril 2011 à 15h11
... n'arrête pas d'attirer les polémiques et les soupçons.

Il doit être certainement extrêmement protégé pour continuer à rester à son poste.
Dégage Belkarrat
Auteur : chtoune
Date : le 25 avril 2011 à 01h06
Qu'il dégage un point c'est tout......
Soutien a ManifMaroc
Auteur : azouzmoh
Date : le 23 mars 2011 à 14h13
En bref mon soutien a ta position et point de vue. Tous les deteneurs de pouvoir , du chaouch au roi culpabilise les autres (occident, USa, Frace l'imperialisme, le colonialisme etc..). Pourtant c'est le grand pere de hassan 2 qui a inviter les francais a occuper le Maroc (protectorat c.a.d se faire proteger par les francais contre les Marocains) Alors que les marocains libre ont chasser les francais et les Alaouis (y compris Moh.6) se replient sur les francais. Les alaouis ont perdu leur legitimité le jour ou il se ils ont mis notre cher pays dans les mains des francais.
Annulation du Grand Prix de Marrakech : La Manœuvre Belkhayat
Auteur : Moroccobserver
Date : le 12 mars 2011 à 17h32
Annulation du Grand Prix de Marrakech

La Manœuvre Belkhayat

Par Jamil Manar

Le Canard Libéré n°194, Vendredi 11 mars 2011

L’annulation du Grand Prix (GP) de Marrakech programmé en juin prochain dans la Ville Ocre n’était une surprise que pour les non-initiés. Pas pour les connaisseurs du dossier qui s’attendaient à cette décision prise le 8 mars à Paris par le Conseil mondial de la Fédération internationale de l’automobile (FIA). Du coup, cette annulation fait perdre au Maroc une belle opportunité : la tenue en marge de la 3ème édition du GP du conseil mondial de la FIA qui regroupe les plus gros constructeurs automobile et les membres prestigieux de la F1. Raison invoquée : absence « de soutien local pour l’épreuve ».
Cette phrase laconique vise essentiellement le ministère de la Jeunesse et des Sports qui, selon une source qui requit l’anonymat, n’a rien entrepris pour faciliter la tâche des organisateurs alors que ces derniers estiment avoir largement rempli leur part du contrat : construction et homologation du circuit FIA de Marrakech (le seul en Afrique), accueil lors de l’édition de l’an dernier du Grand prix de Formule 2 en présence du président de la FIA Jean Todt et de Bernie Ecclestone, grand financier de la F1 qui s’était déplacé sur le circuit de Marrakech.
Toutes ces actions ont été menées avec des fonds privés. Pas en centime du ministère de tutelle.
Moncef Belkhayat a laissé traîner les choses jusqu’à la dernière minute en promettant aux promoteurs du Grand Prix de Marrakech d’intervenir pour les aider à nouer un partenariat public-privé en vue de pérenniser l’événement. Comment ? En utilisant le paddock tout au long de l’année avec le soutien de sponsors pour mieux rentabiliser la manifestation. Cette idée a été développée par M. Belkhayat lui-même lors d’une réunion avec les patrons du Grand Prix qui ont donné leur accord. Mais le ministre n’a rien fait pour que soit concrétisé ce partenariat.
Du grand bluff.
Selon un connaisseur des arcanes du sport-business à la marocaine, Moncef Belkhayat a mené les organisateurs en bateau depuis le début. Car il voit dans le Grand Prix de Marrakech un concurrent sérieux pour son nouveau stade de football de Marrakech inauguré récemment en grande pompe dans une jolie pagaille qui a fait transpirer le magnifique Belkhayat et son équipe. Un stade qui est d’abord considéré par le ministre et ses soutiens comme un levier pour dércocher de juteux contrats d’affichage publicitaire. Ce qui fait dire à un expert que le stade de Marrakech et les autres équipements similaires servent d’abord des intérêts privés sous couvert de promotion du sport. Dans ces conditions, on comprend aisément pourquoi Belkhayat et compagnie ont laissé mourir un événement dont les meetings de 2009 et 2010 ont pourtant produit un impact touristique considérable et généré des retombées médiatiques indéniables. Mais pour Moncef Belkhayat, la course automobile ne fait certainement pas partie de ses formules préférées.


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