France : Le Ramadan crée la pénurie chez Uber

Non, l’Euro 2016 n’y est pas (entièrement) pour quelque chose. La pénurie des véhicules Uber qui sévit actuellement «un peu partout en France», selon le magazine urbain StreetPress est également à mettre sur le compte du mois de Ramadan.

Un «vrai phénomène de société», nous dit-on. L’entreprise remarque en effet chaque année une baisse du nombre de ses chauffeurs à partir de 21h30 en ce mois sacré qui, pour certains, musulmans, s’en vont rompre le jeûne au coucher du soleil.

«Sans faire de statistiques ethniques, une bonne partie des chauffeurs qui travaillent avec nous vient de banlieue. Beaucoup sont d’origines maghrébines et potentiellement de religion musulmane», souligne d’ailleurs l’application.

Question organisation, c’est à chacun son créneau. «Moi je préfère me lever tôt le matin pour manger, puis aller travailler. Je me connecte vers 4h30 et travaille jusqu’à 10h30, avant d’aller faire une sieste. Je reprends le service de 17 heures à 21h30, jusqu’au coucher du soleil en gros», confie Mehdi, 27 ans, patron d’une société de transport qui collabore avec Uber. D’autres, en revanche, préfèrent rouler la nuit et dormir le jour.

Sauf qu’en cas de forte affluence ou, en l’occurrence, de pénurie de véhicules, Uber augmente ses prix. Ainsi, le tarif d’une course peut être multiplié par deux. Les chauffeurs non-musulmans, eux, se frottent les mains : «La situation profite en tout cas aux chauffeurs qui ne font pas le Ramadan. Il y a plus de travail et c’est mieux payé. Je comprends que ça donne envie de charbonner», acquiesce finalement Mehdi.