Le bénéfice que le tourisme marocain aurait pu tirer de la situation troublée en Tunisie et Egypte n’est pas vraiment au rendez-vous, selon l’hebdomadaire La Vie Eco. Déjà l’agenda du secteur a subi quelques annulations et reports de congrès et de séminaires, notamment dans la ville de Marrakech.
Après la forte croissance de 2010, les professionnels espéraient entamer 2011 avec le même élan. Les espoirs ont grandi lorsque, suite aux révolutions tunisienne et égyptienne, les tour-opérateurs français, dont Marmara, ont décidé de renforcer leurs vols vers d’autres destinations. Le Maroc figurait au premier plan. On imagine les professionnels prendre les dispositions nécessaires pour faire face à une éventuelle affluence de clients. Une étude indiquait même récemment que certains Français qui renonçaient à aller en Tunisie se rendraient au Maroc. Problème : les touristes ne sont finalement pas très enthousiastes à l’idée d’un voyage au Royaume.
Des touristes pas du tout rassurés
Bien que le Maroc - selon certains - serait à l’abri des troubles sociaux, les voyageurs ne sont pas pour autant rassurés. Ils voient le Maroc proche des pays sous tension et craignent que le vent qui souffle actuellement sur l’Afrique du nord ne traverse le Royaume.
L’effet domino n’est pas le seul à susciter la réticence des Européens. Pour ces voyageurs qui comptaient aller en Tunisie, choisir finalement le Maroc signifie plus de dépenses. «Les réservations annulées en Tunisie ne seront reportées sur le Maroc, car les packages et les prix sont différents», explique, Jean Jacques Boucher, le DG de Fram Maroc.
Par ailleurs, le pays, récemment devenu une destination de choix pour le tourisme d’affaires, «enregistre quelques annulations», a reconnu Othman Chérif Alami, président de la Fédération nationale du tourisme. Il y a eu quelques reports de congrès et séminaires en raison de la conjoncture politique qui prévaut dans la région.
Il apparait donc clairement que le Maroc ne devrait guère bénéficier de la situation actuelle de la région. Les autorités continuent de soutenir que le Maroc «est à l’abri d’une contagion». Les professionnels du tourisme, cependant, «demandent la vigilance» de l’Office national marocain du tourisme (ONMT).
Si le gouvernement accélère son action en faveur de la jeunesse comme conseillé par les Européens, peut-être le tourisme pourrait en être positivement affecté.