Les dattes israéliennes se fraient un chemin aux marchés marocains par des «voies détournées (…) ce qui est inacceptable». C’est la version exprimée, jeudi, par le porte-parole du gouvernement à l’occasion d’un point de presse, rapporte le site alyaoum24.
Mustapha El Khalfi a souligné que des associations ont alerté, par des correspondances, le chef du gouvernement sur le sujet. Mais il s’est gardé de faire état de la nature de la réaction d’Abdelilah Benkirane aux sollicitations d’une partie de la société civile marocaine.
Le ministre de la Communication a attribué la présence de ces produits au «recours à des intermédiaires originaires d’autres pays» pour faciliter l'entrée des dattes de Tel-Aviv au royaume. Il a rappelé aux journalistes qu’il n’y a pas de «relations commerciale officielle et directe» avec Israël.
Des dattes, seulement la face visible d’un fructueux négoce
Seulement ce contexte n’a pas empêché le trend haussier des échanges entre les deux pays. En témoigne les chiffres fournis par le Centre israélien des statistiques. L’organisme public avait, dans sa livraison de janvier, situé la progression à hauteur de 145% en 2015, soit 33 millions de dollars contre 13,2 millions en 2014.
Si pendant le ramadan, les yeux restent rivés sur les dattes israéliennes avec des appels au boycott de ces fruits émanant de militants associatifs du mouvement BDS ou de religieux, force est de constater que d’autres produits en provenance de cet Etat parviennent facilement aux consommateurs marocains et de surcroît sans le recours à une intervention d' «intermédiaires». Les ONG anti-normalisation n'en savent que trop sur le sujet. Elles continuent leur programme de protestation contre la présence d’une antenne de la société maritime ZIM, une filiale du groupe Israël Corporation, un holding public. Leur dernier acte s’est d'ailleurs produit ce vendredi à Casablanca.
Cette évolution des échanges commerciaux entre le Maroc et Israël est appelé à se consolider dans les années à venir. Le contexte international devrait y contribuer favorablement. Le royaume n’est d'ailleurs pas le seul à emprunter cette voie ; même la Turquie de l'islamiste Erdogan a commencé à revoir ses positions hostiles à Tel-Aviv.