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Grand Angle

Centre médical pour réfugiés : Le Docteur Lahna obtient enfin l’autorisation officielle

Fini les problèmes pour le docteur Zouhair Lahna. Après quelques mois d’attente, l’Ordre des médecins lui a finalement accordé l’autorisation officielle pour son cabinet médical dédié aux réfugiés et aux démunis à Casablanca. Et les premières opérations sont déjà programmées.

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Temps de lecture: 2'

«Enfin !», soupir de soulagement le docteur Zouhair Lahna. Il tient désormais en main l’autorisation d’exercer dans son cabinet pour réfugiés et démunis, lancé dans le quartier Farah Salam à Casablanca en début d’année. L’Ordre régional des médecins lui a délivré le précieux sésame il y a un mois, mais il a choisi d’en parler à tête reposée. «Cela coïncidait avec mon départ pour la Syrie. J’ai alors préféré attendre mon retour avant de relancer», explique à Yabiladi ce chirurgien obstétricien membre de Médecins sans frontière qui ne craint pas de dire que « la médecine n'est pas faite pour gagner de l'argent».

Malgré les oppositions

Pour mémoire, son centre –Injab- avait suscité de fortes résistances dans le milieu médical. Dix jours à peine après l’ouverture, le Dr Lahna avait reçu la visite d’une commission d’information relevant du ministère de la Santé. Quelques jours plus tard, il a été sommé de fermer son centre, sur fonds de ce que le spécialiste qualifiait de «prétextes» pour «contrer une noble initiative».

A l’époque pourtant, Le Dr Lahna faisait clairement comprendre que son dossier était en cours de traitement au niveau de l’Ordre des médecins, seul habilité à délivrer l’autorisation d’exercer aux médecins. «Tout s’est bien passé finalement, l’Ordre des médecins a bien appliqué la loi avec moi», explique-t-il, soulignant qu’entre autres démarches, une commission a visité le cabinet et il a dû fournir le document prouvant sa radiation de l’Ordre des médecins de France.

A contre-courant du système

Depuis quelques jours, le médecin a démarré les consultations. Et dès demain, jeudi, il démarra les opérations chirurgicales avec Chantal*, une migrante ivoirienne de 46 ans. «Elle était suivie par un médecin généraliste. Les spécialistes lui ont demandé 12 à 18 000 dirhams pour l’opérer», explique l’obstétricien. N’ayant pas les moyens de se payer une telle intervention, Chantal s’est tournée vers Injab et n’a eu qu’à récolter les 5 000 dirhams de frais de clinique pour se faire opérer par le Dr Lahna et son équipe de bénévoles.

Pour lui,  c’est à la fois un «soulagement de conscience» et une «fierté» de pouvoir venir ainsi en aide à des personnes démunies. «Je suis très content de pouvoir enfin exercer mon métier comme moi je l’entends et non comme le système me le demande», déclare le spécialiste, avant d’ajouter : «Le système hospitalier marocain est à revoir de fond en comble».

*Le prénom a été changé pour préserver l'anonymat de la concernée.

« A quelque chose malheur est bon ! »

A côté de son aide aux réfugiés et migrants, le Dr Lahna pense faire d’une pierre deux coups en transmettant son savoir-faire aux sages-femmes marocaines. Ainsi, il organise depuis début mai des formations dédiées sur les techniques d’obstétrique d’urgence,  avec mise en situation et jeux de rôles (ateliers de déchirure du périnée, réanimation du nouveau-né,…). « J’essaie d’adapter ce que je fais en Syrie au contexte marocain. A long terme, j’ai un projet de centre de formation pour sages-femmes », explique le spécialiste. Et c’est d’ailleurs en cela qu’il voit du positif dans la fermeture initiale d’Injab : « Cela m’a poussé à réfléchir, c’est ainsi que je me suis dit :’’pourquoi pas former les sages-femmes’’ ? »

REMERCIEMENTS
Auteur : DR IDRISSI MY AHMED
Date : le 16 juin 2016 à 13h12
bravo et merci , chers confrères
Centre médical du docteur Lahna
Auteur : tangéroisedu béarn
Date : le 15 juin 2016 à 15h39
Voilà une décision qui honore le Maroc , mais aussi l'ordre des médecins marocains.
Elle va à l'encontre de la médecine "tiroir caisse"

Oui la médecine n'est pas un commerce.Elle est faite pour soigner et panser les blessures.

Elle nécessite des sentiments propres à l 'homme:
compassion et empathie. Lapât du gain devrait en être proscrit.

Bon courage et bonne chance à ce Monsieur.

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