Le couscous parfumé au beurre rance et à l'eau de fleur d'oranger, tradition du Ramadan à Tétouan

Ainsi, la table tétouanaise était toujours bien garnie des différentes variétés de figues (Bakour, Ghoddane, El Yahmadi, Messari, El Kouti, El Harchi, El Baghi et El Hmami), avant que les champs de figue situés aux environs de Tétouan ne cèdent la place aux immeubles, aux résidences et aux usines.

Le choix de la figue au menu du Ftour tétouanais n’est pas fortuit puisque ce fruit méditerranéen, riche en vitamines, minéraux et protéines, est connu pour ses qualités nutritionnelles et ses propriétés de facilitation de la digestion après une longue journée de jeûne.

Alors que ce fruit délicieux était auparavant offert en abondance sur les marchés situés aux environs de Tétouan avec des prix à la portée de toutes les familles, aujourd’hui la figue devient de plus en plus onéreuse pour les familles à faible revenu.

Avec un engouement grandissant des agriculteurs de la région pour la plantation d’autres variétés d’arbres fruitiers, à fort rendement, la figue vendue sur le marché tétouanais provient d’autres villes de la région du Nord, ce qui a entrainé une flambée des prix et par conséquent un changement des habitudes de consommation et de la composition de la table du Ftour.

Après la figue, le couscous

Au moment où la figue n’a pas pu résister à ces mutations, la présence du couscous parfumé aux beurre rance et à l'eau de fleur d'oranger au menu du S’hour tend aussi à disparaître des traditions des tétouanais, dont rares ceux qui s'en souviennent encore.

Les nutritionnistes sont unanimes: les vertus de ce plat andalou authentique, riche en protéines et fibres, qui aide à réduire la sécrétion de ghréline, ne sont plus à démontrer, outre le goût et la senteur de fleur d’oranger qui procurent une sensation de fraîcheur qui dure tout au long de la journée du jeûne.

Pour plusieurs, le changement des habitudes de consommation des Tétouanais n'impacte pas uniquement leur santé et mode de vie mais participe également à la disparition de traditions culinaires ancestrales bien ancrées dans la société.