Ramadan aux Pays-Bas sous le signe de la solidarité et du partage

Si ce genre de rencontres est fréquent en Hollande à l’occasion du mois sacré, le pays comptant près d’un million de Musulmans, cet Iftar a toutefois une particularité. C’est, en effet, la première fois que des entrepreneurs et des hommes d’affaires musulmans d’origines diverses se rencontrent le temps d’un Iftar pour la bonne cause : contribuer au financement de la construction d’une nouvelle grande mosquée à Assendelft, près d’Amsterdam.

Dans la grande salle, offerte gracieusement par son propriétaire marocain aux organisateurs de l'événement, les bénévoles de l’association ''Arrahma'', qui supervise le projet, s’activent pour que tout se passe comme prévu.

Dans une petite pièce jouxtant la salle, où sont placés des objets pour la vente aux enchères au profit de la mosquée, Brahim Fattah, un acteur associatif chargé de la coordination de la manifestation, apporte les dernières touches au programme de la soirée-Iftar. 

Pour lui et les autres bénévoles, la récompense est double en ce sens que l’action se déroule pendant le mois béni du Ramadan et elle servira à construire une mosquée. ''Nous voulons apporter en ce mois sacré notre contribution à l’édification de cette nouvelle mosquée. C’est réconfortant de voir tout ce monde se déplacer pour la même cause'', a déclaré M. Fattah à la MAP.

Piété et solidarité

A une heure de la rupture du jeûne, la salle est pleine à craquer. Femmes, enfants, jeunes et moins jeunes ont pris leurs places autour des tables richement garnies en mets marocains et turcs. Le tout, dans une ambiance de convivialité, de partage et de piété.

En attendant l’appel à la prière, place à la vente aux enchères. Tableaux, objets décoratifs, billets d’avion et même des réservations de salles de fêtes se sont envolés pour des prix largement supérieurs à leurs valeurs réelles. Plusieurs milliers d’euros ont été récoltés en l’espace d’une heure. L’objectif n’était pas d’acquérir un bien mais plutôt d'avoir le privilège d’être parmi les contributeurs à l’édification de la mosquée.

L’heure de la rupture du jeûne venue, la salle retrouve son calme et les convives, dont des Néerlandais convertis, des Surinamais, des Turcs, des Pakistanais et des Kosovars, outre des membres de la communauté marocaine, discutent, échangent et viennent aux nouvelles de leurs familles dans une ambiance conviviale, sur un fond de musique soufie et de panégyriques du prophète Sidna Mohamed, prière et salut sur Lui.

L'ambiance de la soirée rappelle celle des centaines de familles musulmanes vivant aux Pays-Bas où convivialité et vivre ensemble brisent la tristesse de l'éloignement et la nostalgie du pays. Et comme elle ne saurait être réduite à la table de rupture du jeûne, elle est aussi et surtout synonyme de piété, de spiritualité et de ferveur.