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Grand Angle

Justice: De nouvelles charges contre Chakib El Khiyari

Le président de l'Association Rif des droits de l'Homme (ARDH), Chakib El Khiyari, arrêté le 18 février dernier et actuellement en détention provisoire, s'est vu notifier contre lui, de nouvelles charges par la justice selon sa famille et l'organisation Human Rights Watch (HRW).
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Selon HRW, Chakib El Khiyari a appris trois nouvelles charges retenues contre sa personne juste avant sa première comparution devant le juge d'instruction le 23 avril 2009. Ses avocats aussi ont déclaré avoir été informé à quelques minutes avant leur rencontre en première instance à la Cour de Casablanca avec le juge Jamal Serhane. Lors de cette audience, il a rejeté l'accusation d'avoir « gravement offensé » les institutions de l'État. D'après les articles 263 et 265 du Code Pénal, ce chef d’accusation est passible d’une peine allant d’un mois à un an d’emprisonnement ainsi que d’une amende de 1200 à 5000 dirhams. Ces nouvelles accusations formulées par la justice sont relatives à des infractions mineures de la douane et de réglementations de devises datant de l'année 2006 ajoute HRW.

En effet, El Khiyari qui réside à Nador, à 14 km de Melilla, possède un compte bancaire dans cette ville. La justice lui reproche d'avoir reçu un chèque de 225 euros, envoyé par « El Pais » en guise de rémunération pour une tribune publiée dans ce journal, le 4 Juillet 2006. Il aurait par la suite encaissé ce chèque sans que l'argent ne passe par une banque marocaine et sans en informer l'Office des Changes, qui contrôle le flux des devises. Ainsi, il serait en violation de la législation marocaine. Ces faits sont passibles d'une peine allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.

Pour HRW, les autorités veulent faire de cette affaire, un exemple pour empêcher d'autres militants associatifs de se faire entendre. « Il apparaît évident que les nouvelles charges retenues à l’encontre d'El Khiyari constituent une tentative supplémentaire de faire taire les critiques sur un sujet politiquement sensible ainsi que de décourager les d’autres activistes », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice pour le Moyen-Orient et Afrique du Nord à HRW.

De plus, ce n'est pas les charges elles mêmes qui posent le problème aux yeux de HRW mais la façon dont elles sont intervenues. « Que Chakib El Khiyari, ait réellement violé ces réglementations monétaires ou non, la décision de l’accuser aussi tardivement et pour une somme aussi minime renforce tout simplement les suspicions de poursuites dont le motif serait principalement politique », a ajouté la responsable de l'organisation internationale de défense des droits.

Une nouvelle enquête devra statuer sur ces nouvelles accusations. L'activiste devra bientôt recouvrer provisoirement une liberté, vu que la loi marocaine limite la détention provisoire à trois mois, quand les charges retenues font l’objet de délits comme dans cette affaire.

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