L’ «impartialité» des Nations Unies est une nouvelle fois mis en cause. Après le Maroc, c’est au tour de la coalition arabe, menée par l’Arabie Saoudite et dont Rabat fait partie, d’en faire les frais. Le secrétaire général de l’ONU l’accuse, dans un rapport retouché, du meurtre de centaines d’enfants au Yémen. Initialement le document distribué à la presse ne mentionnait pas l’alliance. Ce n’est qu’après que la mention été ajoutée avec la bénédiction de Ban Ki-moon. Une inscription, qui met les forces arabes au même niveau que Al Qaida et les milices houthies, soutenues par l’Iran.
Interpellé par un journaliste sur cette «manipulation», lors d’un point de presse tenu à New York, l’adjoint du porte-parole du Sud-coréen s’est montré peu convaincant. «Je ne peux pas entrer dans le processus de la rédaction [du rapport]», a-t-il déclaré dans un premier temps. Et puis d’enchainer en attribuant l’inscription de la coalition dans la liste noire par les «attaques récurrentes sur des hôpitaux et des installations médicales».
La coalition exige de Ban Ki-moon des éclaircissements
Dans son édition du dimanche, le quotidien saoudien Asharq Al-Awsat faisant écho de ce qui passait à New York soulignait que «le nom de la coalition ne figurait pas dans la version initiale du rapport. Il y a été inscrit au dernier moment à l'initiative du cabinet du secrétaire général».
La riposte de la coalition a été immédiate. Le même jour le porte-parole de l’alliance a précisé, dans une interview accordé à la chaîne Al Arabiyya, que «le rapport est déséquilibré, ne se base pas sur des statistiques fiables, ne sert pas le peuple du Yémen et induit en erreur l'opinion publique».
La riposte a également son volet diplomatique. Les représentants permanents des pays du Conseil de la coopération du Golfe à New York ont tenu une réunion consacrée à cette affaire. Les diplomates exigent, désormais, des éclaircissements du secrétaire général des Nations Unies.
Mais un acteur est pour l'instant épargné dans cette polémique : les Etats-Unis. Pourtant, le même jour de la publication du rapport, l’administration Obama annonçait que les milices chiites houthies ne sont pas une organisation terroriste. De quoi tendre encore plus les relations diplomatiques entre Wahington et Ryad.
Pour mémoire, en octobre, un hôpital de Médecins sans frontières en Afghanistan avait été bombardé par des avions américains. Le raid avait fait 30 morts, dont des enfants, selon un bilan de l’ONG. Mais les Etats-Unis n'ont jamais figuré sur la liste noire de Ban Ki-moon.