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Grand Angle

Emergence : Le Maroc a une « fenêtre d’opportunité »

Le colloque sur l’Emergence, tenu les 2 et 3 juin 2016 à Skhirat, a confirmé que le royaume n’avait pas encore atteint ce statut intermédiaire très envié entre pays en développement et pays avancé. Le débat a cependant mis en exergue la «fenêtre d’opportunité» dont dispose le Maroc pour quelques années pour réaliser son objectif.

Publié
(c)DR
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«Avec la stabilité dont il bénéficie et la baisse des prix des matières premières, le Maroc dispose d’une fenêtre d’opportunité pour mettre en œuvre les réformes nécessaires à l’émergence», a estimé Clémence Vergne, économiste à l’Agence Française de Développement, hier, jeudi 2 juin 2016, devant une partie du gouvernement. Tous ont été invités à s’exprimer dans le cadre du colloque «Quel modèle de développement pour l’entrée du Maroc dans le concert des pays émergents ?», organisé par le ministère de l’Industrie et l’Association des Membres de l’Inspection générale des Finances (AMIF).

«Nous ne sommes pas un pays émergent – il n’y a pas de honte - nous sommes encore un pays en voie de développement», a assené Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la CGEM. La croissance du PIB crée ainsi très peu d’emplois – en moyenne 100 000 par an. Elle est encore volatile bien que beaucoup moins que par le passé, mais elle s’est aussi ralentie ces cinq dernières années. Enfin, si le taux de pauvreté a baissé pour atteindre 2,4% de la population, selon le chef du gouvernement, le nombre de bénéficiaires du Ramed a largement dépassé ce qui était prévu pour atteindre plus de 27% de la population.

«Contexte favorable au réformes» selon l’AFD

Aujourd’hui, cependant, «le contexte est favorable pour mener des réformes de façon indolore qui seraient plus difficiles dans d’autres circonstances», estime Clémence Vergne. Grâce à la baisse des cours du pétrole, le gouvernement d’Abdelillah Benkirane a ainsi réussi à réformer la caisse de compensation sans rencontrer beaucoup d’opposition.

Reste le sucre et le gaz, mais le gouvernement a démenti les premières annonces de décompensation malgré la baisse des cours internationaux du gaz, sur les 12 derniers mois. Reste aussi à mesurer la pérennité de la décompensation. «Le gouvernement lui-même annonçait, au départ, que la réforme tenait en deux mouvements : il libéraliserait les prix, mais en même temps il distribuait de nouveaux revenus pour éviter la paupérisation. Là, il a oublié la deuxième partie, la réforme n’a plus aucun sens», soulignait Najib Akesbi, enseignant chercheur à l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat, en décembre dernier.

«Aubaine démographique» pour la Banque Mondiale

«Le Maroc dispose actuellement d’une aubaine démographique, c’est-à-dire que la part des personnes dépendantes – les enfants et les personnes âgées – par rapport à la population active est très réduite pour encore 10 ans, rappelle Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Mena. Il y a là une fenêtre pour créer une économie émergente. »

Entre 2004 et 2014, la population en âge de travailler a ainsi augmenté, selon le dernier recensement du HCP pour passer de 61,2% à 62,4% de la population tandis que la part des moins de 15 ans s’est réduite pour atteindre 28%. La part des personnes âgées de plus de 60 ans est encore faible - 9,6% - mais en progression.

Cette opportunité théorique est largement amoindrie par le taux d’emploi réel, car sur cette large population en âge de travailler, seul 42,8% ont effectivement un emploi. La population active qui travaille effectivement n’a cessé de baisser depuis 2006, où elle représentait 46,3%.

«Le choix de la Chine, une opportunité exceptionnelle» d’après El Alamy

«La décision de la Chine d’augmenter ses salaires pour créer une classe moyenne est une opportunité exceptionnelle pour le Maroc, car elle devrait perdre ainsi 85 millions d’emplois. Bien sûr, ils ne viendront pas tous au Maroc, mais nous devons nous mettre en ordre de bataille pour attirer les investisseurs chinois qui vont déplacer leurs usines pour ne pas perdre leurs business. Nous avons actuellement une fenêtre de tir exceptionnelle», insiste Moulay Hafid El Alamy, ministre de l’Industrie et du Commerce.

Lors de la visite de Mohammed VI en Chine en mai dernier, 3 conventions d’investissement pour un total de 1,2 milliards de dirhams ont été signées. Aucune ne concerne le secteur textile, cependant, alors que les usines chinoises de confection font, depuis quelques années, la fortune de plusieurs pays d’Afrique de l’est dont l’Ethiopie.

Nous ne sommes pas un pays en voie de développement.
Auteur : fora
Date : le 04 juin 2016 à 12h01
Chaqroun se trompe lourdement, nous ne sommes pas ou plus un pays en voie de développement, nous ne sommes pas enocre un pays émergent mais nous avançons chaque jour face à cet objectif. Notre industrialisation -automobile et aéronautique- se fait à une vitesse accélérée et dans moins de 5 ans nous serons pleinement un pays émergent, c'est cela la vérité.
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