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Grand Angle

Rizlen Zouak, Une « battante » sous les couleurs du Maroc aux JO 2016

L’Arena Carioca 2, le gymnase de 10 000 spectateurs qui accueillera l’épreuve de judo aux Jeux Olympiques de Rio du 5 au 21 août prochain, a été inauguré le 14 mai dernier. Rizlen Zouak, 30 ans, est l’une des deux athlètes qui honoreront le Maroc sur le tatami. Portrait de cette «battante» qui défendra le drapeau rouge à l'étoile verte dans la métropole brésilienne.

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Photo/Compte Facebook
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Très peu d’imprévus dans son agenda. Rizlen Zouak vit au rythme de ses entrainements en vue des Jeux Olympiques de Rio qui se tiendront du 5 au 21 août prochain. Elle y défendra le drapeau rouge et vert.

Née un beau jour de mai 1986 à Beaune en Bourgogne-Franche-Comté (Nord-est de la France), l’avenir sportif est presqu’une évidence. Son grand-père était boxeur, ses oncles lutteurs, son père amateur de football. A 6 ans, c’est au tennis que Rizlen fait sa première expérience sportive. Mais très vite, ses parents changent d’avis. «En face, il y avait le judo. Je passais mon temps à les regarder faire, c’est ainsi que j’ai aimé. Et comme j’étais bagarreuse, mes parents m’ont mis au judo pour me canaliser», se souvient l’athlète.

Prémices de gloire et chute

A 15 ans, la jeune judoka entame une nouvelle page de sa vie. Elle s’inscrit à Pôle France Judo de Strasbourg où elle reste deux ans. Elle intègre ensuite l'équipe de France cadette, avant de passer en junior 2 où elle finit numéro 2, puis décroche le premier titre en junior 3.

En 2005, Rizlen intègre l’Insep et rejoint l’équipe de France senior. Très sollicitée, elle est médaillée de bronze et participe au championnat d’Europe par équipe. Alors que la jeune judoka voit un avenir prometteur se profiler, une intoxication vient brusquement mettre un frein à son envol. Hospitalisée, elle se retrouve entre la vie et la mort. Elle perd 10 kilos, mais pas l’espoir de se relever. «Pour moi, mon histoire de judoka ne pouvait pas s’arrêter là. Il me fallait à tout prix revenir dans ma catégorie de poids», explique la jeune femme qui est aujourd’hui dans la catégorie des moins de 63 kg.

Se battre pour son rêve

Certes la tâche n’est pas aisée, mais Rizlen peut compter sur le soutien moral de sa famille et ses entraineurs. En plus, la judoka se fait assister d’un psychologue qui l’aide à se battre mentalement et reprendre confiance. Mais par-dessus tout, la jeune femme, qui se décrit comme une «battante», a un rêve : les Jeux Olympiques. «C’est ce qui m’a le plus motivé, car je me disais que je pouvais y arriver», confie-t-elle.   

Lorsque Rizlen retrouve sa forme, elle reprend les compétitions et s’en sort avec une médaille de bronze en championnat de France et en championnat d’Europe en 2008, avant d’en décrocher une autre en France en 2010. A ce moment, ses chances pour représenter l’Hexagone aux JO 2012 s’effritent. C’est alors qu’elle demande à partir en équipe du Maroc. Et là, le stress commence. La judoka n’a que 10 mois pour se qualifier. «J’ai travaillé dur et j’ai réussi», se réjouit celle va être la première judoka marocaine à participer aux JO.

Dans la vie, Rizlen est entièrement consacrée à son sport préféré. Elle s’entraine au MMA Factory de Paris et détient aussi une licence du RSCM Judo en France et du Mouloudia de Sala El Jadida. Mais en dehors de ses heures d’entrainement, Rizlen rime avec shopping. A côté de cela, elle n’hésite également pas à partager des moments privilégiés avec ses proches. La jeune femme qui s’attache à la franchise, «même si on doit me détester», se dit également porteuse d’une énorme fibre humanitaire. Venir en aide, une des choses qu’elle se réjouit le plus de faire.

Une médaille à Rio, l'espoir

Actuellement, toutes les pensées de Rizlen sont tournées vers Rio de Janeiro. La judoka espère «pourquoi pas» revenir avec une médaille. «Tout est possible dans la vie. Je sais que si je suis au meilleur de ma forme, je peux surprendre», assure l’athlète qui pourrait se reconvertir dans l’humanitaire après sa carrière ou entrainer les judokas de l’équipe nationale marocaine, histoire de transmettre son savoir-faire.

Vivant pleinement son rêve, Rizlen a toujours su au fond d’elle que son pays d’origine en ferait parti. «J'ai toujours dis à mon père que je finirai ma carrière avec le Maroc. J'étais en contact avec la fédération depuis très longtemps, mais j’attendais le bon moment», confie la judoka qui ambitionne de s’investir davantage au Maroc, à l’image de ce que fait dans son propre pays la judoka algérienne Salima Souakri qui, «pour moi, est un exemple».

Article modifié le 2016/06/03 à 16h28

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