Maroc : Le ministre Mohamed Abbou et sa fille au coeur d'une polémique

Une nouvelle polémique secoue le gouvernement Benkirane. Cette fois, c’est un ministre du RNI qui est au cœur de la controverse, en l'occurrence Mohamed Abbou, qui détient depuis le 10 octobre 2013, le maroquin du Commerce extérieur. En presque trois ans d’exercice, l’action d’Abbou était passée presque inaperçue. Ses apparitions devant les deux Chambres du parlement se font rares. Et il en est de même pour ses passages dans les médias.

Sauf que depuis quatre jours, Abbou fait à la une de l’actualité non pas grâce à ses réalisations mais à cause de sa fille. Le ministre aurait nommé cette dernière «conseillère senior» lors d’une mission de son département. Des documents officiels de la 30e session du Comité permanent pour la coopération économique et commerciale (COMCEC) de l'Organisation de la coopération islamique, tenu du 25 au 28 novembre 2014 à Istanbul, attestent de la présence de Kamilia Abbou dans la liste des membres de la délégation marocaine conduite par son père en sa qualité de «conseillère sénior».

Abbou et sa fille effectuent la Omra

Face à la multiplication des critiques, Mohamed Abbou a été contraint de s’expliquer. Le ministre, dans des déclarations au site Hespress, dément catégoriquement la présence de sa fille dans la délégation marocaine à la réunion du COMCEC. Le RNIste s’est même dit «surpris» par la présence de Kamilia en Turquie. Il ajoute qu’elle avait pris part à un événement de l’Organisation de la coopération islamique en sa qualité de chef de société d’import et d’export.

Cette affaire intervient au mauvais moment pour le RNIste. Une récente photo prise à la Mecque montre le ministre en compagnie de son épouse, de sa fille et de son fils effectuant la Omra. Il serait difficile pour Mohamed Abbou d’affirmer que la présence de membres de sa famille en Arabie Saoudite relevait du «simple hasard» alors qu’il conduisait la délégation marocaine ayant pris part à l’ouverture de la 15^e foire internationale des Etats membres de l’Organisation de la coopération islamique, tenu le 22 mai à Ryad.

Cette affaire Abbou vient s’ajouter une liste de polémiques gouvernementales comprenant notamment «la facture de chocolat» d’Abdelaâdim El Guerrouj, «la raclette» de Mohamed Ouzzine, aux «pensions à deux francs» de Charafat Afilal ou encore «la douche et le lit» d’Abdelkader Amara.