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Grand Angle

France : L'ancienne municipalité de Mantes-la-Ville suspectée d'avoir fiché les musulmans

C'est par une plainte anonyme que le scandale est arrivé. Pour les besoins de la campagne municipale pour sa réélection, l'ex-maire socialiste de Mantes-la-Ville se serait livrée à un fichage des musulmans de la commune. La mise en cause conteste les accusations, Robert Ménard qui a connu un cas similaire ironise.

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Mairie de Mnates-la-Ville/ Crédit Photo: SIPA
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Liste de préparation de la campagne ou fichage ethnique ? La question se pose après la découverte mercredi dernier par les policiers de la division des affaires économiques et financières de la PJ de Versailles d’un fichier  lors d’une perquisition à l’hôtel de ville de Mantes-la-Ville, révèle Le Parisien. Le document laisserait penser que l’ex-maire socialiste, Monique Brochot établissait une liste des musulmans de la commune de 20 000 habitants en vue de la campagne pour sa réélection lors de la campagne municipale de 2014.

C’est une plainte anonyme qui a mis les policiers au parfum de ce scandale de fichage ethnique présumé. «D’après le courrier, l’idée était d’établir un fichier afin de préparer les élections municipales de 2014. Mais en spécifiant la religion des habitants, on tombe dans le fichage ethnique, ce qui est illégal», confie au Parisien, une source proche de l’affaire.

Engagée dans une campagne contre Annette Peulvast, sa prédécesseure, du même camp, Monique Brochot a perdu la commune face au candidat FN Cyril Nauth qui fit basculer la ville dans le giron du parti d’extrême droite. L’ex-maire, devenue conseillère municipale d’opposition, explique «tomber des nues» avec cette perquisition. «Je n’ai jamais entendu parler d’un tel fichier que je n’aurais jamais toléré, ni cautionné. Durant les campagnes électorales, il est fréquent de se procurer les listes électorales auprès de l’état civil pour ensuite démarcher des électeurs bien particuliers comme des commerçants, mais il est formellement interdit de les ficher par catégorie» assure Monique Brochot. Elle se dit «sereine», car, martèle-t-elle, «cette perquisition ne donnera aucune suite».

L'ex maire mise en cause dénonce un "écran de fumée", Robert Menard ironise

Une plainte similaire avait visé le maire de Béziers, Robert Ménard après qu’il a révélé à la télévision le nombre d’enfants musulmans dans les écoles de sa ville sur la base de statistiques établis selon les prénoms des élèves. Aujourd’hui, sorti de cette plainte classée «sans suites», l’ancien président de RSF se permet d’ironiser sur la situation de Monique Brochot dénonçant une absence de couverture par les médias français. 

Pour l’ex-maire visée par cette perquisition, «cette dénonciation est un écran de fumée à quelques jours de l’ouverture de la salle de prière de la mosquée. En deux ans, il est très facile de créer un tel document…». Elle envisage même de porter plainte contre X. Toujours est-il que le fichier découvert lors de la perquisition est soumis à analyse par les policiers pour tenter de savoir s’il n’a rien d’illégal. Le document devrait révéler ou non si l’ex-maire s’adonnait au fichage des musulmans de la ville.

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