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Grand Angle

Djihadisme : Témoignage de la femme du militaire français arrêté au Maroc

L’arsenal découvert lors de son arrestation à l’aéroport Fès Saïss avait été impressionnant ! Lorsque les services de sécurité marocains procèdent à l’arrestation, début mars, de cet ex-militaire français accusé de radicalisation, ses valises renferment 5 couteaux, 1 sabre, une matraque en fer, une cagoule et une bonbonne de gaz. La perquisition menée chez cet ex-militaire français expatrié, avec femme et fille, à Sefrou près de Fès, met au jour des armes à feu, des livres religieux et des manuels militaires. Aujourd’hui, un peu plus de 2 mois et demi après l’arrestation de son mari, sa femme apporte un éclairage sur les événements antérieurs et postérieurs à l’incarcération de son époux via la page de l’association Sanâbil.

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images d'illustration(DR)
Temps de lecture: 4'

Dans son témoignage, la femme du militaire explique que son mari de 31 ans s’est converti à l’islam après avoir passé 9 ans dans l’armée française et avoir été tourmenté par «les questions autour du "sens de sa vie"». Le caporal chef spécialisé en radio et elle se sont ensuite mariés avant d’envisager la hijra au Maroc en achetant une maison à Séfrou.

Converti, fiché, arrêté et assigné à résidence en France

Tout bascule après les attentats de novembre à Paris. Le «RAID débarque au domicile de ma mère où nous habitions. La porte d'entrée (restée pourtant ouverte) est défoncée à coup de bélier. Mon mari est plaqué au sol, menotté avec violences (hématomes aux cuisses et à la tête) et ce malgré aucune résistance de sa part. La perquisition n'ayant rien donné la police judiciaire place mon mari en garde a vue pour : "détention d'images à caractères pédo-pornographiques » se rappelle-t-elle en expliquant que son mari détenait un documentaire sur les crimes pédo-sataniques diffusé par une chaîne française.

Relâché 6 heures après son arrestation, l’homme est assigné à résidence le lendemain même et obligé de pointer 3 fois par jour au commissariat dans le cadre de l’état d’urgence. Son assignation sera levée après une procédure judiciaire via son avocat. L’homme décide alors de quitter la France pour rejoindre sa femme et sa file, restées à Sefrou. L’ex-militaire, décrit comme «amoureux du sport et du tir» et aimant «beaucoup surpasser ses limites physiques», embarque donc, début mars de l’aéroport de Nantes en direction l’aéroport Fès-Saïss. Erreur pour sa femme, signe d’une tendance radicale pour la police, l’homme est arrêté à l’aéroport de la capitale spirituelle.

Maroc : Arsenal militaire d’usage, arrestation et accusation de tortures

Selon sa femme, l’ex caporal a fait l’erreur de prendre dans ses bagages « un coupe-coupe datant de l'armée (dont il se servait lors de l'Aïd pour découper le mouton entre autres), de récupérer deux couteaux de cuisine m'appartenant, une petite bonbonne de gaz pour réchaud alimentaire (très courants au Maroc), une petite bombe lacrymogène et une matraque en fer qu’il avait achetée en cas d'agression physique (surtout par rapport à moi qui porte le voile intégral), un k-way motif militaire et une cagoule qu'il avait l'habitude de retrousser afin d'en faire un bonnet qu'il portait lors de ses footings»

Son arrestation avec un arsenal aussi fourni laissera de sérieux doutes quant à la coopération sécuritaire entre Paris et Rabat. Si la presse française affirmait à l’époque que l’homme, fiché en France, avait été signalé aux autorités marocaines, les services du Royaume ont mis cette arrestation sur la base de leur vigilance due à la menace terroriste dans le monde. Ils affirment n’avoir pas été prévenus par leurs homologues français et critiquent même les failles de sécurité à l’aéroport de Nantes qui ont conduit à l’embarquement d’un passager, supposé radicalisé et de surcroît avec un arsenal aussi impressionnant.

L’homme est conduit à son domicile marocain situé à Sefrou où un autre arsenal d’armes est exhumé. «Les policiers font donc une perquisition. Ils confisquent des affaires de l'armée de mon mari dont des pistolets à bille en plastique (un pistolet que mon mari avait gagné à la fête foraine auparavant) et un pistolet à plomb acheté sur internet sans problème. Oui, c'est interdit au Maroc mais comment pouvait-il le savoir ? Comment pouvait-il craindre quelque chose à cause de ces objets vu qu'il a toujours vécu avec sans soucis !», révèle et se questionne sa femme. «J’apprends par la suite qu'il est a Salé. 13 jours d'interrogatoires. Il est frappé au visage ; empêché de dormir pendant deux jours consécutifs ; menacé ("on va te couper la main"; "on va faire venir ta fille et ta femme ici ...") ; il est laissé dans une voiture en pleine nuit plusieurs heures les pieds et mains liés, la tête vers le bas ; pressions psychologiques ...», poursuit-elle.

Jusqu'à 10 ans de prison

«Puis on lui dit de signer un dossier d'une soixantaine de feuilles en arabe (langue que mon mari ne comprend pas). Pas d'avocat, pas de traducteur. On lui dit que c'est juste les papiers de la perquisition. A bout de nerfs et de force, il signe malgré lui. Il apprendra par la suite que ce sont des aveux mensongers liés au terrorisme, au désir de meurtres de policiers marocains etc...: histoire montée de toute pièce.», accuse-t-elle.

Incarcéré à la prison de Salé 2, les conditions de détention de l’homme seraient encore pires. Il dormirait selon le témoignage de sa femme dans un lit de 30 cm de large «autant vous dire qu'il ne peut pas dormir dessus (épaules qui dépassent)». «Il dort au sol sur des couvertures. Cafards, rats. 1 douche par semaine sinon c'est de l'eau froide au robinet des toilettes turques. Un demi pot de peinture pour faire tremper ses sous-vêtements. Nourri comme un chien : 1 bol de pois chiche au réveil, 1 verre de soupe et du pain pour la journée. Je le vois amaigri. Je lui apporte un peu de nourriture lors des visites, elle est refusée en partie alors que devant moi des familles défilent avec des sacs débordants de nourriture et tout passe ... 1h de promenade par jour», dénonce sa femme.

Au bout de 50 jours à l’isolement, l’homme est transféré dans une autre cellule qu’il partage avec 2 autres détenus. Son procès prévu le 12 mai dernier a été reporté au 9 juin prochain. L’homme risque entre 2 et 10 ans de prison  pour terrorisme.

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Yabiladi
Auteur : afraw
Date : le 30 mai 2016 à 19h03
Ptit merci à yabiladi. Quant à ce qui disent il a ce qu il mérite, attention de ne jamais être victime d une injustice ou de fausses accusations. Je ne sais pas si cet homme est coupable, mais je me mefie des méthodes marocaines. A part qu il est assez débile pour transporter ça dans un avion, je vois pas où est le terroriste.
il a ce qu'il merite
Auteur : ichiadmia
Date : le 28 mai 2016 à 17h16
Mais Mme la jihadiste, croyez vouz que ton mari merite un 5 etoile?? repas d echefs et lit royale??
ton mari est un terroriste...plus dangeureu vu qu'il a ete un ex militiare professionle en plus
il vient chez nous pour semer la zizanie...et il a eu ce qu'il merite

si c'etait moi a sa charge j'aurais fais plus.
pas de pitie pour les teroristes....si tou oubli eux ils coupent la tete des innocents en publique et a sang froid

bravo yabiladi
Auteur : la3diss
Date : le 27 mai 2016 à 20h45
je remercie yabiladi d avoir partager ce témoignage de la femme du militaire .
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