Belgique : L'école coranique fermée à Molenbeek dément tout radicalisme

Moins d’une semaine après sa fermeture, l’école coranique à Molenbeek a répondu aux accusations portées à son encontre. Par l’intermédiaire  de son avocate, l’ASBL «Les P’tits malins», gestionnaire de l’établissement refuse l’étiquette du radicalisme, rapporte la presse belge.

«Oui, les personnes qui encadrent ce lieu sont musulmanes mais pas du tout intégristes. Dans ce dossier, on les a attaquées sans aucune preuve», a fait savoir l’avocate de l’établissement fermée le 17 mai dernier. «Totalement faux», réplique l’avocate de l’association. Elle ajoute: «Tout d'abord, il s'agit d'un établissement qui encadrent des enfants scolarisés à domicile. Il est géré par des mamans qui offrent un accompagnement à ces enfants. Sur place, on y enseigne le français, les mathématiques, l'éveil, la religion musulmane... Comme on enseignerait la religion catholique dans un établissement catholique. Ce n'est donc pas une "école coranique". Les P'tits Malins avaient leur propre projet d'établissement. Mais ce sont avant tout des enfants scolarisés à distance, une possibilité prévue par la législation. Les parents des enfants qui fréquentaient les P'tits Malins ont fait ce choix, il faut le respecter ».

L’avocate explique également que, puisque l’enseignement à domicile est encadré, l’école était soumise à des contrôles «par les inspecteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles afin d'évaluer les connaissances des enfants après la deuxième et la quatrième primaires». Elle martèle que «tous [les contrôles des inspecteurs] indiquent que les matières sont correctement assimilées par ces enfants qui en ressortent avec de très bonnes notes». Un des rapports que la RTBF a pu consulter écrit même «les enfants évoluent dans un cadre qui satisfait à l'obligation scolaire». L’avocate mentionne même que l’école prévoyait dans son programme des sorties et activités culturelles comme des visites dans les musées, dans des fermes pédagogiques, des projections au cinéma.

L’avocate dénonce un «show médiatique» et «l'alimentation d'un certain climat anti-musulman ». Elle s’offusque de voir que l’«on a créé un problème de ce qui était connu de tous puisque l'établissement existait depuis 2005. Normal dès lors que les membres de cette ASBL tombent des nues face aux accusations. D'autant que depuis 2005, des dizaines d'enfants sont passés par cette association et qu'à ma connaissance, aucun établissement secondaire classique qui les a accueillis par la suite n'a signalé le moindre problème quant à leur scolarité en primaire». L’avocate dénonce aussi la description reprise par les médias d’une école avec des affiches et des inscriptions qui laisseraient penser à une sectarisation de l’enseignement des enfants. L’association compte mener une action en diffamation.