Législatives : Le projet du PAM est « dangereux », affirme Nabil Benabdellah

A priori, l’alliance entre les islamistes du PJD et les camarades du PPS fonctionne. En témoigne, la dernière attaque menée, hier soir depuis Salé, par le secrétaire général du parti du Livre sur les positions du PAM. Armé du lexique des têtes d’affiche de la Lampe, Nabil Benabdellah a qualifié le projet du Tracteur de «dangereux».

Il a accusé le secrétaire général du PAM, mais sans le citer nommément, de «vendre l’illusion» aux Marocains. Une accusation puisée chez les «frères» de Benkirane, habitués à dénoncer les projets du n°1 du Tracteur de légaliser la culture du kif.

Benabdellah est donc passé à l'offensive en mettant en doute les déclarations d’El Omari affirmant que le mémorandum d’entente qu’il a signé à Pékin en présence du roi Mohammed VI, avec le président du groupe Haite pour la réalisation d’un parc industriel à Tanger garantirait l’emploi à 300 mille personnes de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Sur un ton sarcastique, le ministre d l’Habitat a rappelé que l’actuel gouvernement s’est fixé l’objectif de créer 500 mille emplois en cinq années.

PJD-PPS : arrimage complet ?

Toujours sur la même longueur d’onde que le PJD, Nabil Benabdellah est revenu sur les critiques d’El Omari dans la gestion du dossier du Sahara. «C’est une atteinte à la cause nationale» et «une violation de l’unanimité nationale autour du plan d’autonomie» a-t-il martelé à Salé. Le point fort de la stratégie de défense de «l’intégrité territoriale du Maroc est cette unanimité nationale derrière sa Majesté le roi», a enchainé le ministre de l’Habitat.

Le 1er mai, Ilyas El Omari, alors invité par la fondation Abderrahim Bouabid, a estimé que le royaume aurait dû attendre de soumettre sa proposition d'autonomie au Conseil de sécurité, insinuant même une erreur de la part des responsables marocains : «Dans les techniques des négociations, le maximum [qu’on peut céder] n’est jamais présenté de manière aussi facile». Une position vivement dénoncée par le président du groupe des députés du PJD. C’est une «accusation directe à l’encontre du roi Mohammed VI» a tonné Abdellah Bouanou.

Malgré ces attaques sans précédent, une réconciliation entre le PAM et le PPS reste possible, notamment si le Tracteur arrive premier aux législatives du 7 octobre.