Un modèle islamique de financement des études universitaires sera bientôt introduit au Royaume-Uni, a confirmé le gouvernement dans un Livre Blanc publié hier, lundi 16 mai, rapporte la presse locale. «Nous allons introduire un système de financement alternatif pour soutenir la participation des étudiants qui, pour des raisons religieuses, pourraient se sentir incapables de contracter des prêts portant intérêt», indiquent les ministres.
Pour plus d'étudiants issus des minorités ethniques à l’université
Cette décision est motivée par le frein que représentent les prêts classiques pour les étudiants de confession musulmane désireux de faire de grandes études universitaires. Certains, sont forcés d'aller à l'encontre de leurs convictions religieuses, mais d’autres préfèrent s’engager dans des écoles peu onéreuses, afin de faire face au coût.
Et si le financement halal est d'abord destiné aux jeunes musulmans, il sera toutefois ouvert à tous, indépendamment de la confession religieuse. L’objectif du gouvernement est d’accroitre la présence dans les universités d'étudiants issus des minoritaires ethniques. Pour ce qui est des musulmans à titre d’exemple, ils sont 329 694 étudiants à temps plein, sur une population communautaire qui s’accroit considérablement au fil des années. Selon le dernier recensement en 2011, le Royaume-Uni comptait plus de deux millions de musulmans. Et les autorités les estiment beaucoup plus nombreux à ce jour.
Halal VS Classique, pas de différence dans les remboursements
Cependant, souscrire à un prêt halal n’impliquera pas des coûts inférieurs au financement conventionnel. Dans son Livre blanc, le gouvernement a tenu à préciser que le système bientôt mis en place est basé sur l'idée d'un fonds communautaire. Et il serait structuré de telle sorte que le montant remboursé pour un prêt halal soit le même que celui d’un prêt classique. Mais au lieu que le surplus soit versé au Trésor public, il sera réservé pour le financement des études d’autres étudiants.
En raison de ce montage, certains estiment qu’il n’y a en réalité aucun changement de principe, mais juste de qualificatif du prêt. Mais Dr Samir Alamad, expert et membre du Comité de surveillance de la sharia réfute. «C’est différent. Les gens remboursent au fonds afin que les futurs étudiants puissent en bénéficier, plutôt que de rembourser au Trésor. Il est donc question de redonner à la communauté», a expliqué ce fervent défenseur de la finance islamique.
Pour marquer de son seau cette nouvelle orientation, le gouvernement a «l'intention de légiférer» prochainement sur la création de ce modèle alternatif de financement des étudiants.