Ce samedi le Maroc commémore le 60e anniversaire de la création des Forces armées royales. A cette occasion, le roi Mohammed VI, chef suprême et chef d’Etat-major général des FAR, a adressé un «Ordre du jour» lu dans toutes les casernes du royaume.
La radicalisation qui se fait de plus en plus menaçante était présente dans le discours du souverain. Une menace prise au sérieux par la hiérarchie militaire, et ce depuis plusieurs années. Et pour cause, les soldats sont des recrues de choix pour les enseignes terroristes. Ils ont un savoir-faire dans le maniement des armes et dans la fabrication des explosives qui manque aux aspirants jihadistes.
«Nous avons à cœur de prémunir tous les membres de nos Forces Armées Royales contre les influences perverses et les polarisations contraires aux constantes religieuses de la nation marocaine», a déclaré le monarque.
L’ «infiltration» reste limitée
Cette politique préventive se traduit par «une mise à niveau de l’orientation religieuse dispensée aux différentes unités de notre armée [visant] à améliorer la qualité de l’encadrement de proximité dont elles bénéficient, et ce, en coordination avec le ministère des Habous et des affaires islamiques», a souligné Mohammed VI.
Jusqu'ici, cet encadrement religieux a eu le mérite de limiter la radicalisation religieuse des militaires marocains. Le nombre de soldats arrêtés pour activités ou liens avec les groupes terroristes est resté contenu. En 2011, dans le cadre de l’opération Amgala, du nom d’une localité à 200 km à l’Est de Laâyoune, les services de renseignements marocains avaient arrêté cinq soldats accusés d’avoir facilité l’introduction d’importantes quantités d’armes et de munitions au Maroc au profit d'un groupe proche d’Al Qaida au Maghreb islamique.
Et en été 2006, le démantèlement du groupe «Ansar Al Mahdi» a permis l’arrestation de trois gendarmes et d’un policier. Des médias avaient fait également état de l’arrestation en novembre 2014 de six soldats présumés partisans de Daesh et travaillant dans la si sensible base de Benguerir. Une information qui ensuite n’a pas été confirmée officiellement ni par la hiérarchie des FAR ni par les services antiterroristes.