Ces travailleurs de la compagnie qui exploite le zinc et l’argent, protestent ainsi pour l’amélioration des conditions de sécurité et le renouvellement du matériel vétuste de leur travail au quotidien. Sur le premier site, à Jbal Ouam situé dans la région de Khénifra, ce sont les conditions de travail qu’il faudrait améliorer.
«À Jbal Ouam, ces manifestations ont lieu dans deux sites de gisements : le site de Sidi Ahmed et celui d’Ighram Aoussar. À Sidi Ahmed, les conditions sont très mauvaises car dans cette mine, l’aérage – c’est-à-dire la cheminée qui sert à extraire les gaz toxiques – ne fonctionne pas. À cause du manque d’aération, l’air y est très vicié et la température peut atteindre 50 degrés. Le système d’aération étant en panne, deux mineurs sont morts asphyxiés rien qu'en 2015 à cause des gaz produits par l’explosion de la dynamite pour extraire le minerai », explique dans le reportage des Observateurs de France 24 un témoin qui explique avoir contracté la silicose, une réduction progressive et irréversible de la capacité respiratoire.
«À Ighram Aoussar, la situation des grévistes est meilleure, car l’aérage de ce site fonctionne bien. Cela dit, les problèmes de sécurité concernent aussi certaines machines. La machine à moteur qui tire les petits wagons qui circulent entre les galeries est notamment très vétuste. Parfois, elle ne freine pas bien et cela provoque des accidents », complète l’observateur. Outre les conditions de travail et la vétusté du matériel, les ouvriers réclament également une meilleure protection sociale. Certains expliquent être recrutés via des agences d’intérim pour des contrats de 6 mois que l’on renouvelle à souhait sans jamais leur proposer de CDI.
L’UGTM a entamé depuis le 9 mai, des négociations avec la CMT pour décanter la situation mais elles sont restées au point mort. Dans un entretien avec un média local, Lahcen Ouchtoubane, le directeur de la CMT explique que l’UGTM n’est pas représentative des mineurs et que certains d’entre eux n’ont pas respectés les consignes de sécurité. En 2014, au moins trois personnes sont mortes et 11 autres ont été blessées dans divers accidents dans la mine de Jbal Ouam. Par ailleurs, victime d’un malaise un des mineurs grévistes a été transporté d’urgence à l’hôpital au bout de 3 jours d’un sit-in qui se passe sous haute insécurité 600 mètres sous terre !