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Grand Angle

Diplomatie : Le Maroc joue la carte d’un monde multipolaire

Le Maroc s’ouvre sur de nouveaux partenaires stratégiques. Le royaume évite ainsi de mettre tous ses œufs dans le même panier et s’adapte au changement qui est en entrain de s’opérer sur la carte des alliances internationales.

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Visite du roi Mohammed VI en Chine en mai 2016 (Photo : MAP)
Temps de lecture: 2'

Le Maroc continue la diversification de ses partenariats stratégiques. Après l’Inde, la Russie, le royaume a mis le cap sur la Chine. Le royaume s’inscrit ainsi modestement dans l’édification d’un monde multipolaire. Sur ce point les intérêts marocains et ceux des trois puissances mondiales, que Mohammed VI a visitées durant les douze derniers mois, se rejoignent.

Rabat, New Delhi, Pékin et Moscou partagent en effet cette même vision stratégique même si chacun est animé par ses propres calculs politiques et économiques. Ce qui est déjà un grand acquis pour un pays de la taille et avec les ressources du Maroc à la quête d’une place et d’un rôle sur la scène internationale.

Redoubler d’efforts

Néanmoins, il faut garder les pieds sur terre. S’attendre à un ralliement immédiat de la part de la Chine, de la Russie et de l’Inde sur la position du Maroc sur la question du Sahara occidental, n’est pour l’instant pas très réaliste. Il faudra du temps aux décideurs politiques de ces pays pour réajuster leurs positions, notamment pour Moscou et New Delhi, et les convaincre d’adopter une neutralité positive sur le dossier comme l’Espagne depuis le printemps 2004.

L’abstention de la Russie lors du vote au Conseil de sécurité de la résolution 2285 sur le Sahara occidental est à cet égard plein d’enseignements pour la diplomatie marocaine afin qu’elle redouble d’efforts. Il faudra également que l’Etat pense à concéder la réalisation de grands projets aux sociétés des trois pays.

Cette approche politique visant à nouer de nouveaux partenariats stratégiques avec la Chine, l’Inde et la Russie est à même de permettre au Maroc de supporter la pression qu’exercent sur lui ses alliés traditionnels comme l’Union européenne et les Etats-Unis sur les questions des droits de l’Homme et la gouvernance locale. Elle représente une issue de secours en cas de détérioration de ses liens avec l’UE et Washington.

Et la perspective de la détérioration des relations avec certains alliés n’est pas à écarter. Sur l’ensemble des Vingt-huit, le royaume ne peut compter que sur le soutien de la France et l’Espagne. Et les Etats-Unis pourraient bientôt être balayés par une vague de conservatisme et de repli sur soi baptisée Donald Trump.

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Pouvoir émietté
Auteur : FATEM95
Date : le 13 mai 2016 à 09h32
Le danger des États-Unis n'est pas l'identité de son Président mais que celui-ci ne détient que peu de pouvoir. Il y a le Congres et le Senat, il y a toutes les agences, il y a tous les lobbies, il y a tous les conseillers. Dans l'affaire du Sahara on a vu au mois de mars-avril une position schizophrène. On était incapable de dire quelle était la vraie position américaine, celle de Feltman ou celle de la représentante américaine au Conseil de Sécurité. Même après le vote on est incapable de le dire.

Les États-Unis ne sont ni traitres ni dangereux, mais pas fiables. Il faut être en bon termes avec eux mais les mettre de côté.
Diplomatie Maroc
Auteur : elyagoubimhamed
Date : le 13 mai 2016 à 03h18
Article pertinent et l'initiative du Maroc est dans l'air du temps. Les nouvelles réalité géopolitiques sont déjà là. Elles ont sonné le glas du monde unipolaire.
La politique américaine est plus dangereuse que la Corée du Nord pour beaucoup de pays
Auteur : bedji
Date : le 13 mai 2016 à 01h00
"Et les Etats-Unis pourraient bientôt être balayés par une vague de conservatisme et de repli sur soi baptisée Donald Trump."

Les bilans des gouvernements américains successifs de Bush Junior depuis le mensonge du siècle des attentats du 11/09 jusqu'à l'administration Obama/Kerry désastreuse sur le conflit israelo palestinien ou du sahara occidental marocain auront été destructeurs et terribles pour le Monde Arabe et pour la stabilité du Monde. On toucherait le fond avec Trump.

Il faut absolument tenir à distance ce pays traitre et dangereux pour la stabilité du Monde. De plus en plus de gens se détournent des Etats Unis, jugé pays dangereux pour la stabilité du Monde, pays qui fait encore plus peur que la Corée du Nord compte tenu de sa capacité de frappe.
Tout ça c'est bien pour démonter les mensanges algeriens et ses larbins polisariens
Auteur : moden
Date : le 12 mai 2016 à 22h02
...Mais les 37 Millions de marocains sont les meilleurs lobbys amènent à défendre becs et angles leur intégrités contre les charognards qui lorgnent désormais notre Sahara à visage découvert.
Nous n'avons pas besoin de pays étrangers girouettes qui soufflent le chaud et le froid selon leurs humeurs et intérêts pour défendre l’évidence, le Sahara est viscéralement marocain, il n'est pas négociable quel que soit le prix à payer quitte à embraser toute l'Afrique du nord et au-delà s’ils nous y obligent. L'autonomie est le maximum que le peuple marocain du Tanger à Laguira peut offrir aux dissidents minoritaires excluant le Polisario bien sûr qui n'est pas reconnu par les millions de sahraouis marocains unionistes et qui n'a aucune légitimité ni droit sur eux.

Aucun autre compromis même si la junte voisine brade tous son pétrole et gaz jusqu'à la dernière goutte, voire affamer tout son peuple qui paie déjà le prix fort à cause de ce faux conflit qu’elle a créé et dont l’implosion est imminente.
Nous avons tout notre temps,
we wait and see

Travail de longue haleine
Auteur : FATEM95
Date : le 12 mai 2016 à 16h23
C'est un travail qu'il ne faut évaluer que sur plusieurs années. C'est une erreur par exemple d'attendre un résultat de la part des russes un mois seulement après la visite du Roi. La neutralité de la Russie n'a pas été un si mauvais résultat que cela. Maintenant après quelques sommations qu'il a reçues, le Maroc a entrepris un long travail diplomatique, envers de grandes puissances mais envers de plus petits pays. Il faut occuper tous les terrains. Il faut de l'agressivité. L'expérience a montré qu'être dans son bon droit n'est pas suffisant. Il faut agir pour en informer les autres et faire du lobbying et du lobbying agressif.
A côté du Sahara il y a les questions économiques. Le Maroc est aussi dans une zone (Afrique et MENA) où il a de sérieux concurrents et il doit mettre en avant ses atouts, atouts qui le mettent au dessus de beaucoup d'autres. Là aussi les contacts d’aujourd’hui produiront des résultats dans plusieurs années.
De toute façon maintenant on connait la méthode Mohamed VI, c'est une raodmap sur au moins 10 ans. C'est-à-dire qu'on voit aujourd'hui les contours de la diplomatie politico-économique du Maroc à l'horizon 2025. Donc patience avant de voir le Maroc basculer vers d'autres partenaires de premier plan que l'UE et la France. Mais il se donne cette possibilité de ne pas se trouver un jour dans l'impasse.
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