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Grand Angle

Maroc/Tunisie : Essid termine sa visite à Rabat sans grandes annonces

A part l’accolade chaleureuse entre Habib Essid et Abdelilah Benkirane à l’aéroport de Salé, la visite du Premier tunisien au Maroc s’est terminée sans grandes annonces. Un déplacement auquel la classe politique et le monde des affaires n'ont accordé que peu d’intérêt.

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Essid et Benkirane à Rabat / Ph. MAP
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La normalisation des relations entre le Maroc et la Tunisie a encore du chemin à faire. La visite de Habib Essid s’est terminée sans signature de nouveaux accords ni suivi de l’application des huit accords déjà conclus en juin 2015 à Tunis à l’occasion de la 18e commission mixte présidée par les deux chefs de gouvernements, comme annoncé au préalable par la primature tunisienne dans son communiqué.

A Rabat, Essid n’a eu qu’un seul interlocuteur : Abdelilah Benkirane. Les deux ministres, des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, et celui de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, Mohamed Salah Arfaoui, n’ont pu se réunir séparément avec leurs homologues marocains en vue d’établir les champs de coopérations. Seule la n°2 de la diplomatie, Mme Mbarka Bouaida, était présente hier au siège de la présidence du gouvernement lors des discussions Essid-Benkirane ? La tradition veut pourtant que les membres des délégations étrangères en déplacement prennent langue avec leur vis-à-vis locaux. Ce que Jhinaou et Arfaoui n’ont pu réaliser au Maroc.

Le terrorisme "abordé" sans Hassad ou Draiss           

Officiellement la menace terroriste qui guette particulièrement la Tunisie et dans une moindre mesure le Maroc était au menu des discussions entre les deux chefs du gouvernement, a indiqué Essid lors d’un entretien accordé, hier soir, à la chaîne Al Aoula. Or, ni Mohamed Hassad, ni Charki Draiss n'ont cru bon de rencontrer la délégation tunisienne alors même qu'ils étaient à Rabat et non en Chine avec le roi Mohammed VI. Mieux, le n°2 de l’Intérieur présidait, hier dans la capitale, une réunion de l’association des cités et gouvernement locaux unis d’Afrique.

Dans l’ensemble la visite de Habib Essid n’a pas été convenablement préparée. La classe politique, le monde des affaires et les médias ont accordé peu d’intérêt à la première visite du Tunisien au royaume. Hier, devant les médias, Benkirane a appelé à hisser davantage les relations économiques et politiques afin qu’elles reflètent réellement les liens fraternels entre les peuples marocain et tunisien. On peut y lire un message à l'adresse d'Essid et au président Essebssi afin de changer de cap vers le Maroc.

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