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Grand Angle

Un prêtre américain accusé de pédophilie se serait caché à Tanger pendant près de 25 ans

Un prêtre américain coulait des jours tranquilles à Tanger au Maroc. Installé dans la ville du Détroit depuis 1992, il y détenait un appartement et un travail. Une vie rangée qui cachait en fait de terribles secrets…

Publié
Crédit Photo : Albuquerque Journal
Temps de lecture: 2'

C’est une plainte d’une de ses victimes qui déclenche l’affaire. Nous sommes en avril dernier lorsque parvient à Tanger une curieuse lettre signée Kenneth Wolter. L’homme de 35 ans venait de servir une citation à comparaître à Arthur Perrault, un ancien prêtre qu’il accuse d’avoir abusé sexuellement de lui quand il était âgé de 10 et 11 ans. «Tenir Arthur Perrault loin des enfants est la priorité numéro 1 pour moi surtout s’il est toujours entouré d’enfants parce qu’il ne changera jamais », témoigne Kenneth Wolter dans l’Albuquerque Journal. Les craintes de l’homme sont fondées, le pédéraste présumé, continuait encore d’être en contact avec des enfants à l’American Language Center de Tanger.

7 plaintes et un homme introuvable

Remontons les faits pour bien comprendre. Après avoir servi à Jemez Springs dans le Nouveau-Mexique aux Etats-Unis,  le prêtre Arthur Perrault est affecté en 1967 à l’archidiocèse de Santa Fe, la capitale de l’Etat américain du Nouveau Mexique. A ce titre, il couvre plusieurs écoles et paroisses dont celui d’Albuquerque. Nous sommes au début des années 70 et le prêtre y aurait mené une vie pas très "catholique" qui n’a été révélée qu’après la plainte Wolter.  

Marlene Debrey-Nowak qui témoigne dans le journal local rapporte que le prêtre aurait abusé de 2 de ses enfants dans les années 70 et qu’il a échappé à la justice en dépit de nombreux avertissements de parents aux responsables de l’église. Mark Romero, ancien enfant de chœur d’une église située à Santa Fe a témoigné publiquement lors d’un rassemblement qu’Arthur Perrault a également abusé de lui. Mark Wolter, auteur de la plainte quant à lui fait partie de la liste des dernières victimes. En 1991, il a 10 ans quand Arthur Perrault a abusé sexuellement de lui alors qu’il officiait pour l’autel. L’année suivante, en 1992, il a à nouveau été violé par l’homme d’église sur une base où Perrault était aumônier.

En septembre 1992, Albert Perrault annonce à ses fidèles sa résignation (démission) et sa retraite sabbatique. Il achète un billet en direction de Vancouver au Canada puis disparaît. Sans doute avait-il senti venir la suite. 11 jours plus tard, 7 personnes portent plainte contre l’archidiocèse et expliquent qu’il a abusé d’enfants. Des recherches montrent que le premier établissement où il a servi avait été fermé sous des accusations de pédophilie sur les prêtres. Mais Arthur Perrault est introuvable.

Aussitôt localisé, aussitôt disparu

C’est grâce à un informateur marocain que l’on découvre que l’homme est installé à Tanger et qu’il enseignerait même à l’école américaine. «Vous avez un homme qui a ruiné la vie d’enfants - certains d'entre eux ont pris leur propre vie - et il est au Maroc. Il y a quelque chose qui cloche », peste Mark Romero. «C’est bien qu’il ait été localisé, mais je ne le croirais que quand je le verrais. C’est un individu fugace » prédit Kenneth Wolter.

On décide de lui envoyé une plainte par courrier qui est réceptionné par l’école américaine et signé par un responsable, comme témoigne un avocat d’Ancillary Legal Corp, spécialisé dans ce genre de procédure. La copie de la plainte envoyée à son domicile n’a quant à elle pas été réceptionnée à son appartement tangérois. «Lui envoyer les courriers et le traduire en justice est ce qui devrait arriver », explique la mère des enfants abusés en 1970.

L’Amercan Language Center nie que l’homme soit un employé en dépit d’avoir réceptionné le courrier pour l’ancien prêtre. Arthur Perrault, aujourd’hui âgé de 79 ans, n’a pas répondu aux courriers des plaintes. Il demeure encore introuvable. Se victimes espèrent le retrouver afin qu’il fasse enfin face aux accusations portées contre lui.

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Auteur : alctangier
Date : le 09 mai 2016 à 19h18
Le 3 Mai 2016 Arthur Perrault a volontairement porté à l’attention de l’administration du Centre Culturel Américain de Tanger une poursuite judiciaire civile contre lui aux Etats Unis. L’administration et le corps pédagogique du centre n’avaient aucune connaissance préalable de tout méfait de la part d’Arthur Perrault. Compte tenu de la nature des accusations portées contre lui, il a accepté de démissionner immédiatement.
Arthur Perrault ne travaille plus au Centre Culturel Américain de Tanger et n’est pas autorisé sur les locaux de ce centre et d’aucun autre Centre Culturel Américain au Maroc.

Le Centre Culturel Américain est engagé à fournir un environnement d’apprentissage sécurisé pour les étudiants de tout âge. Le personnel administratif et les agents de sécurité surveillent de près les salles de classe et les autres espaces du centre avant, pendant et après les cours. De même, aucun jeune étudiant (enfant ou junior) ne peut quitter le centre sans parent ou tuteur.
Le personnel du Centre Culturel Américain de Tanger et la communauté que nous servons sont choqués par ces nouvelles. Nous espérons que la justice suivra son cours, réconfort et clôture pour tous les impliqués.
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