Une antenne de Daesh au Sahel appelle à s’en prendre à des intérêts au Maroc et à la Minurso. La menace a été proférée, dans un enregistrement audio, par Adnane Abou El Oualid Essahraoui, indique le site aljazeera.net.
Ce terroriste, qui se dispute le leadership du groupe «Al Mourabitoune» avec l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, invite ses partisans à commettre des attaques au royaume et de cibler particulièrement les touristes étrangers dans les stations balnéaires, les sièges des différents services de sûreté et des sociétés internationales, ajoute la même source.
Essahraoui, ancien haut cadre de la jeunesse du Polisario, exhorte «les musulmans au "Maghrib" de l’islam à soutenir le califat islamique».En mai 2015, il a prêté allégeance à Aboubaker Al Baghdadi, acte dénoncé pas son adversaire Belmokhtar resté fidèle à Al Qaida.
Première menace «officielle»
C’est en effet la première fois qu’un haut responsable dans l’appareil de Daesh appelle ouvertement à la commission d’attentats terroristes au Maroc. Auparavant, ce genre de menaces étaient relayées par des jihadiates marocains -de second degrè dans les rangs d’EI.
Le timing de ses menaces «officielles» de la part d’une antenne régionale de l’organisation de l’ «Etat islamique» intervient seulement une semaine après l’adoption par le Conseil de sécurité d’une nouvelle résolution sur le Sahara occidental. Des menaces qui rejoignent les inquiétudes exprimées par le secrétaire général des Nations Unies dans son rapport du 19 avril concernant la MINURSO.
Que cache cette menace atypique ?
«Les observateurs non armés de la Mission sont de plus en plus exposés aux menaces régionales croissantes. L’intensification de la concurrence entre Al-Qaida au Maghreb islamique et l’État islamique d’Iraq et du Levant, qui se disputent la prééminence dans la région, pourrait susciter de nouvelles actions radicales contre des pays considérés comme appuyant les interventions internationales de lutte contre le terrorisme, voire contre l’Organisation des Nations Unies», avertissait Ban Ki-moon.
L’appartenance d’Essahraoui au Polisario et ses études dans une université de Constantine en Algérie pourraient alimenter la polémique sur le timing de ses menaces. D’autant qu’Abou El Oualid Essahraoui est accusé par des parties marocaines de servir l’agenda des services algériens dans la région grâce au Mouvement de l’unicité et du jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).