La fête du 1er mai a donné l’occasion au chef du gouvernement d’animer un meeting politique sur une place publique. Ce dimanche, il était l’invité spécial du rassemblement organisé par l’UNTM, le bras syndical du PJD. Sur une scène près de l'avenue Abou Chouaib Dokkali, Abdelilah Benkirane a prononcé un discours très critique contre les «abus» de caids, relevant du ministère de l’Intérieur. «Les agents d’autorités doivent s’écarter de tout comportement pouvant porter un préjudice à l’Etat et à la société», a-t-il martelé. Il les a appelé à veiller à «appliquer la loi» mais sans «Hogra» (humiliation) des citoyens, rapporte le site d’actualité de la Lampe.
Benkirane a pris ouvertement position contre la décision du département Mohamed Hassad de ne pas sanctionner le caid du 6e arrondissement de Kenitra, pointé du doigt par des associations locales pour sa «responsabilité», au même titre que des auxiliaires d’autorité, dans l’immolation début avril d’une vendeuse ambulante. Un décès que le secrétaire général du PJD dit regretter : «Les autorités doivent traiter convenablement les citoyens».
"Nous ne voulons pas d’un autre Bouazizi"
Le chef du gouvernement a, par ailleurs, mis en garde contre les conséquences de la montée du nombre de Marocains qui se suicident sur l'autel de la paix sociale, soulignant que «ce pays doit être fondé sur la réconciliation». Et d’ajouter que «Nous ne voulons pas d’un Bouazizi. Nous ne voulons pas des personnes qui s’immolent par le feu et nous ne voulons pas de quelqu’un qui brule la patrie», a-t-il plaidé devant un public composé majoritairement de militants et de sympathisants de la Lampe.
Benkirane a consacré une bonne partie de son discours à réitérer sa fidélité à la monarchie. «Avec l’anarchie que connait le monde, la monarchie a un rôle déterminant dans la préservation de la patrie de ses conflits». Le PJDiste a rappelé que sa relation avec le régime est basée sur «l’amour, le conseil et l’estime» et «nous allons poursuivre sur cette voie jusqu’à la réalisation du droit, la justice et l’équité».